Découverte du Yunnan
« La province chinoise du Yunnan est incontestablement l’un des pays les plus pittoresques du globe », lit-on, dans les années 30, sur les dépliants de la Compagnie française des chemins de fer de l’Indochine et du Yunnan (CIY), créée le 10 août 1901 pour relier Hanoi à Kunming. La CIY avait besoin de rentabiliser la voie ferrée la plus coûteuse du monde, mais sa réclame était fondée car, ce qui attend le voyageur au « sud des nuages », c’est une anthologie de paysages des marches tibétaines aux portes du monde thaï. Jadis lieu d'exil pour les dignitaires tombés en disgrâce, le Yúnnán (Yunnan), possède une...
Pendant près de dix siècles, Pékin fut une cité de marche, une sentinelle posée à l’orée du monde mouvant de la steppe, protégée par les replis de la Grande Muraille de dix mille li. D’ailleurs, avant d’être une capitale chinoise, elle fut le siège du pouvoir de rois « barbares »: quand Marco Polo la découvre au XIIIe siècle, elle est la capitale de l’Empire des Mongols. Bertolucci a ouvert au monde les portes de sa Cité interdite, le palais où se succédèrent les empereurs de Chine jusqu’en 1911. Pékin était alors encore une cité horizontale. Au tournant du millénaire, dressant vers le ciel une forêt de tours...
La plus riche des régions de Chine est une campagne des eaux, quadrillée de canaux, crevées de dizaines de lacs et d’étangs, où le trafic des péniches et des sampans bat la mesure de la prospérité. A la différence des cités du nord, centres administratifs engoncés dans leurs portes et leurs murailles, les cités du bas Yangzi grandirent sans autre protocole que le sens des affaires des riches négociants, la fantaisie des mandarins retirés, qui s’y faisaient aménager vastes demeures et jardins de poche, et le prestige des grands monastères. Depuis l’ouverture de la Chine au monde, le Jiangnan, le sud du delta...
Le voyageur qui baptisa « fleuve Bleu » le Yangzi jiang était ou poète, ou ivre, ou daltonien : ses eaux sont aussi brunes que celles du fleuve Jaune. Les Chinois ont donné des noms bien plus terre à terre à ce géant de 5 980 km : en amont où il est aurifère il est le fleuve aux Sables d’or (Jinsha jiang) ; quand il franchit les Trois Gorges, il devient le Long Fleuve (Chang jiang), pour terminer sa course au-delà de Yangzi, le « gué des Yang », dans un immense delta. Barrière climatique, il dessine une ligne de partage entre la Chine du Nord et ses champs de blé et les rizières de la Chine du Sud. Artère navigable, il...





