Le pays Toraja retient votre regard comme il tranquillise votre esprit : avec les hectares de rizières qu’il déploie pour vous éblouir, la richesse d’une culture perpétuant des traditions ancestrales et la bienveillance de ses habitants. Voyager à travers le pays Toraja et faire la rencontre de son peuple, c’est comme un antidote à l’ennui et à la morosité. Un vrai remède contre la déshumanisation. Le Mérapi sur l’île de Java au nord de Yogyakarta, montagne de feu active, explosive, meurtrière, ardente, couronnée par un dôme de lave m’effraie et m’attire à la fois. Ce volcan rendu si familier par l’enthousiasme communicatif, alors coopérant du service national en poste au Merapi Volcano Observatory. Jusqu’à en observer l’éruption sans doute la peur au ventre. Se souvenir du périple sur l’Etna et de la trouille autant que de la fascination à être en ces lieux. Là où la terre gronde, se fissure, fume, crache des cendres et des débris incandescents. Là où le cône qu’elle forme renferme le magma bouillonnant, brûlant, lumineux tirant sa source du noyau terrestre. Le sang de la terre. Se souvenir également de Katia et Maurice Krafft emportés par une coulée pyroclastique sur les flancs du mont Unzen au Japon. Ceux là même qui au péril de leur vie flirtent avec les dangers de la nature.
Indonésie, « Notre terre et notre eau »
Tel est le surnom donné par les Indonésiens au plus grand archipel du monde. Ce dernier décrit une réalité complexe, faite de territoires parfois encore inexplorés. Une immense guirlande tendue sur l’Équateur, aux confins de l’Asie et de l’Australie, où 500 montagnes de feu fertilisent l’une des flores les plus riches au monde. 500 volcans et autant de dialectes régionaux, couronnés par une langue commune créée par les Hollandais : le bahasa indonesia. Dans cette impressionnante mosaïque, les mythes ancestraux se racontent autour des silhouettes élégantes du théâtre d’ombres, le wayang. Cette île aux épices a donné à l’Islam une saveur d’hindouisme, relevé d’une pincée de bouddhisme. Jeune république à la tumultueuse histoire, l’Indonésie offre le contraste saisissant de ses villes modernes et surpeuplées et de paysans s’affairant le dos courbés dans les rizières. Plages féériques, fonds sous-marins peuplés de créatures oniriques dont Java et Bali ne sont que les plus célèbres : la croisée des océans Indien et Pacifique constitue le refuge d’une faune unique, évoluant tant sous les eaux que dans d’impénétrables mangroves.
Villes et régions à ne pas manquer
L'Indonésie est un formidable réservoir naturel, mais le mot « environnement » ne figure pas encore dans la liste des Pancasilas, les devoirs et les principes de la nation. D'un point de vue gouvernemental ou individuel, les énormes intérêts en jeu, ainsi que la négligence ou la simple indifférence, ont souvent conduit les Indonésiens à exploiter à tort et à travers, et même à vendre, leurs propres ressources, leurs propres richesses. Étant donné la crise que traverse le pays, on objectera que la préoccupation écologique est celle d'une société riche et développée... L’Indonésie, c’est aussi une multitude d’îles, égrenées au milieu de l’Océan Indien aux eaux capricieuses. La nature n’est pas en reste : dans les jungles impénétrables de Sumatra évoluent toujours tigres, éléphants, serpents ou orangs-outans. À Java, les montagnes volcaniques rivalisent de paysages extraordinaires. Nusa Tenggara et Sulawesi sont des îles hors norme, qui se protègent des cultures étrangères.
• Yogyakarta : Yogyakarta… « Jogja » pour les intimes, autant dire tous les voyageurs, qui auront vite fait de s’attacher à la capitale du centre de Java : une ville dynamique et étudiante, où il fait bon vivre, sous les banians qui peuplent les places, le long de Jalan Malioboro son avenue centrale, sur ses marchés… Important foyer culturel, Yogyakarta fournit aussi l’occasion de découvrir le théâtre d’ombres de marionnettes.
• Prambanan : La réputation de cette petite ville est due à son immense sanctuaire hindouiste du 9e s, merveille d’art indo-javanais classée par l’Unesco au Patrimoine mondial ; mais aussi, malheureusement, au tremblement de terre de 2006 qui l’a gravement endommagé. À présent rouvert, le site subit toujours des réparations ; mais après tout, n’est-ce pas son destin d’être sans cesse « réinventé », lui qui fut découvert par hasard dans les années 1930 sous la bêche d’un paysan, et n’a jamais encore été entièrement fouillé par les archéologues...