L’actu : le 30 octobre prochain se déroulera dans toute la France l’opération "Le jour de la nuit". Organisée par une vingtaine d’associations, cette « action symbolique et participative » a pour but de sensibiliser le public à la protection de la biodiversité nocturne et à la lutte contre la pollution lumineuse. En France, en seulement dix ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 35 % pour atteindre près de 9 millions ! On parle de pollution lumineuse ou de photopollution lorsque les éclairages artificiels sont si nombreux et omniprésents qu'ils nuisent à l'obscurité normale et souhaitable de la nuit. Ainsi, à la tombée de la nuit, d'innombrables sources de lumières artificielles (éclairage urbain, enseignes publicitaires, vitrines de magasins, bureaux allumés en permanence...) prennent le relais du soleil dans les centres urbains jusqu'au plus petit village.
Identifier la pollution lumineuse
La pollution lumineuse est particulièrement visible lorsque le ciel est couvert par des nuages bas : ceux-ci réfléchissent et dispersent la lumière sur des kilomètres. Ainsi, le ciel semble rose / orange foncé. C'est particulièrement visible dans les villes et agglomérations. Normalement, le ciel devrait être entièrement noir, ou seulement éclairé par la Lune. Par temps clair et hors de la ville (campagne, forêt...), le ciel est bien plus noir qu'en ville et l'on peut facilement repérer la présence, dans un coin de ciel, d'une grande ville par le changement de teinte du ciel qui devient rose pâle et s'éclaircit. Ainsi, on peut tout à fait voir le halo lumineux du cœur de l'agglomération parisienne à des dizaines de kilomètres de là.
• Le contexte : En 10 ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 30% en France. Les 8,7 millions de lampes utilisées pour l’éclairage artificiel produisent en moyenne 1260 mégawatts par an, l’équivalent d’un réacteur nucléaire, selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe). L’opération "Le jour de la nuit" se déroulera le 30 octobre, jour du passage à l’heure d’hiver, à l’initiative d’Agir pour l’Environnement et de l’Association pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes, en collaboration avec ~20 partenaires.
• L’enjeu: Réverbères le long des trottoirs, illuminations de Noël, lampadaires en bordure de routes… L’éclairage public est un gouffre financier pour les communes françaises. Il représente en moyenne 38% de leur facture d’électricité et près de la moitié de leur budget énergétique. Cette "course à l’éclairage", dénoncée par les organisateurs du "Jour de la Nuit", est une "nouvelle forme de nuisance environnementale", puisque la lumière artificielle émise par les éclairages publics serait responsable d’environ 4% des émissions de gaz à effet de serre de la France.
• Le "Jour de la Nuit" : La deuxième édition du "Jour de la Nuit" doit permettre d’informer les citoyens sur les dangers de la pollution lumineuse à travers une série de manifestations organisées dans toute la France le 30 octobre, à partir de 19 heures. Au programme : observation des étoiles, conférences sur la biodiversité nocturne, expositions, projection de films, contes et balades en forêt "à l’écoute des bruits de la nature, pour comprendre l’environnement nocturne grâce à une approche sensorielle", explique Magali Ringoot, chargée de mission pour cet événement.
La Terre brille dans la nuit
Les citoyens, via leur éclairage particulier, sont loin d'être les premiers responsables vu le gâchis évident des collectivités territoriales (éclairage urbain inadapté, redondant ou superflu...) et de nombre d'entreprises (commerces, chaînes de distribution, bureaux...). L'astronome italien Pierantonio Cinzano a publié il y a quelques années le premier atlas mondial de la luminosité artificielle du ciel nocturne, révélant l'étendue de cette pollution. De nombreuses images de la Terre prises de nuit par satellite rendent compte d'une progression de ce phénomène.
• Les effets sur la santé humaine : Les conséquences les plus évidentes vont du simple gène (qui peut tout de même perturber le sommeil dans le cas d'une source lumineuse clignotante dirigée vers une chambre), aux dépenses inutiles d'énergie. Troubles du sommeil - De nombreuses études mettent en évidence des conséquences immédiates pour notre sommeil. En effet, sous l'effet de la lumière artificielle, l'épiphyse (petite glande située dans le cerveau) diminue la production de mélatonine, une hormone qui contribue principalement à la sensation de fatigue.