En France, la notion de « tourisme responsable » n’existe pas véritablement. En l’an 2000 pourtant, le ministère du Tourisme avait rédigé une charte du tourisme éthique qui aurait pu clarifier la situation. Elle s’appuyait sur tous les principes reconnus par les professionnels de ce secteur mais sans les rendre contraignants, d’où un manque de crédibilité, même si les principales agences de voyage l’avaient signée. Dans ces conditions, à qui se fier… En effet, qu’ont à voir les combles si pentus du nord avec les toits-terrasses du midi… Peut-on comparer la légendaire et venteuse Bretagne, si proche de nos amis anglo-saxons, au coloré Pays Basque, qui tend la main à l’Espagne… En France, a-t-on coutume de dire, tout finit par des chansons : dans les années 50, tandis qu’Edith Piaf chantait le ciel de Paris, Charles Trenet célébrait gaiement la Nationale 7, cette pittoresque route qui a conduit tant de Français « vers les rivages du midi ». La ville lumière et la Côte d’Azur : ces mythes, qui attirent des millions de visiteurs chaque année, ont fait de la Douce France la première destination mondiale du tourisme.
Comment mettre le tourisme au vert…
La zone souffre de l’agriculture migratoire, de la chasse illégale d’espèces natives, du trafic de bois et d’occupation illégale de terres. Les ressources hydriques subissent la déviation des rivières, la surexploitation et la contamination. La protection de l’aire de conservation régionale Cordillera Escalera (créée le 25 décembre 2005 pour une superficie de 149 870 hectares) devra obligatoirement intégrer le facteur humain d’autant que les causes de sa destruction sont essentiellement dues à la migration paysanne au sein des zones protégées et à l’absence de sensibilisation et d’information. Sur une partie de ce territoire, le bassin de l’Alto Shicayo, les habitants ont pris conscience de l’importance de protéger ce territoire, et ont décidé d’arrêter les activités illégales. Ils signent une convention afin d’y développer des activités durables.
• Le tourisme responsable : Les professionnels du “tourisme responsable” ont riposté en se structurant en associations et en créant leur propre label, au risque parfois de se diviser. La plus importante d’entre elles est “Agir pour un Tourisme Responsable” : l’ATR. Créée en mars 2004, elle regroupe aujourd’hui une vingtaine de voyagistes sur les valeurs qu’elle défend. Elle a déposé en mars 2007 un label qualité reconnu un an plus tard officiellement par l’Etat. De quoi distinguer les démarches véritablement responsables. “Je trouve bien que certains voyagistes classiques fassent des efforts, mais ça n’est pas parce qu’on propose de changer les serviettes tous les trois jours qu’on est dans un séjour responsable”.
• Le tourisme éthique et solidaire : L’ATR regroupe des voyagistes classiques qui cherchent à minimiser les effets négatifs de leurs activités. Le tourisme responsable qu’ils promeuvent implique les populations locales dans le développement touristique et s’attache à respecter l’environnement. Un programme qui peut paraître ambitieux mais qui ne suffit pas à certains voyagistes. C’est pourquoi en 2006, ils ont décidé de créer leur propre structure : l’Association pour un tourisme équitable et solidaire (ATES). Leurs voyages se veulent plus militants et engagés. L’aide au développement est l’un des buts premiers. Les objectifs d’investissements dans des projets locaux doivent être chiffrés.
• L’écotourisme : Encore différent, l’écotourisme n’intègre pas forcément de préoccupations de solidarité économique. Sa vocation première est de préserver de l’environnement. L’idée principale est de donner de la valeur à la biodiversité grâce à un tourisme “naturaliste”, à la découverte des écosystèmes. L’écotourisme représente environ 1% du tourisme mondial. L’Association Française d’Ecotourisme répertorie des voyages.
• Un tourisme de luxe : Quelle que soit la solution choisie, le tourisme responsable a un coût : jusqu’à deux à trois plus élevé que pour un séjour classique. La différence s’explique par les services rendus, plus personnalisés, mais aussi par le coût des billets d’avion que ces voyagistes plus confidentiels ne peuvent négocier au même prix que des tours operator, souligne le responsable d’Ecotours. Mais les deux façons de voyager sont incomparables : “Les voyages que l’on propose n’ont rien à voir avec le tourisme de masse. Le taux de satisfaction chez nos clients est de 85% environ.”Le tourisme responsable ne sera jamais concurrentiel vis à vis du tourisme de masse. L’ATR planche sur un label.