De ce Pays d’Outre Mer rattaché à la France, le grand public ne connaît bien souvent que Tahiti (archipel de la Société, groupe des Iles du Vent) et Bora Bora (groupe des Iles Sous le Vent), tant ces îles demeurent mythiques. Or, chaque archipel offre un visage particulier selon sa situation (de 5 à 10 ° de latitude sud pour les Marquises au Tropique du Capricorne pour les Gambier), ou selon qu’il abrite des îles hautes d’origine volcanique (Société, Marquises, Australes, soit au total 35 îles) ou des atolls coralliens (Tuamotu et Gambier, soit 83 atolls). Le décor, magnifique, est là pour conforter l’image d’un éden retrouvé. Les îles hautes, chapeautées de couronnes de pics acérés, déchiquetés par l'érosion et cisaillés de vallées profondes, s’élèvent, majestueuses au-dessus de lagons opalescents piquetés de motu (îlots de sable et de corail). Les îlots étirent des plages de sable lascives, éclatantes de virginité, que drapent pandanus et cocotiers. Les cascades qui dégringolent, la végétation exubérante, les hibiscus géants, les fleurs de tiare au parfum entêtant, l’air chaud, la pluie tiède, tout inspire la volupté. Au loin, les atolls, terres infimes perdues dans l’immensité océanique, jouent les radeaux à la dérive. L’île était pour les Maohi assimilée à un être marin, à la stabilité provisoire, comme une simple embarcation sous la responsabilité des hommes, et qui n’avait pas d’existence en dehors de la société.
Au cœur du pacifique
Ce vaste ensemble n’en est pas moins minuscule tant il paraît perdu, en plein Pacifique. Il suffit d’observer un globe terrestre pour s’en convaincre. Pas un continent à moins de 5 700 km - l’Australie - et une mère patrie, la France, située presque aux Antipodes, à 17 000 km. Poussières d’étoiles éloignées des grands pôles économiques et politiques, Tahiti et ses îles sont avant tout caractérisées par leur isolement. Nombre d’îles ne comptent que quelques centaines voire quelques dizaines d’habitants et une quarantaine d’entre-elles demeurent inhabitées. Cet isolement géographique s’avère être un atout vecteur d’exotisme et de rêve par l’attrait touristique qu’il s’en dégage et l’environnement naturel préservé de ces îles. Par ailleurs, l’essor des nouvelles technologies (Internet, télévision par satellite…) contribue de plus en plus à relier Tahiti.
• Le triangle polynésien : Il comprend les îles du Pacifique ayant été successivement peuplées par les navigateurs Polynésiens : les Marquises, Hawaii, L’île de Pâques et la Nouvelle-Zélande. Ces populations partageaient ainsi les mêmes racines linguistiques et culturelles, et possédaient des traditions, des usages culinaires et une mythologie semblables. L’archipel des Marquises fut le premier à avoir été peuplé de Polynésiens vers le 3ème siècle de l’ère chrétienne. Les premiers occupants des îles Hawaii (4 500 km au Nord de Tahiti) seraient des Marquisiens qui y accostèrent entre 500 et 800 ans après J.C en naviguant aux étoiles. Ces derniers rencontrèrent ensuite le continent américain qui marqua la fin de leur exploration de l’Est du Pacifique. Ils découvrirent sur leur retour la Nouvelle-Zélande (vers l’an 800) qu’ils nommèrent « Aotearoa ».
Fleurs et plantes : une explosion de couleurs !
Au centre du Pacifique Sud, les jeunes îles de Polynésie n’offraient que peu de chance aux premières espèces de coloniser leurs sols volcaniques. La flore d’origine est donc relativement pauvre. Des espèces importées se sont développées et adaptées à ce milieu insulaire particulier. Tahiti et les îles hautes doivent également leur réputation à leur végétation tropicale luxuriante qui fascine le visiteur. La visite des parcs et jardins botaniques (voir sections Tahiti, Moorea, Huahine, Tahaa, Ua Huka) est un véritable voyage à la découverte d’une flore riche.
• Des plantes aux multiples usages : L'homme au cours de ses migrations a introduit de nombreuses espèces utiles dites "traditionnelles" : vivrières, textiles ou encore médicinales. Le peuplement des archipels par les premiers maoris amena une première sélection de plantes vivrières telles que le cocotier, mape (châtaignier tahitien), uru, igname, originaires d’Indo-Malaisie, mais également la canne à sucre, les bananiers, le pommier-cythère... Les premiers missionnaires ajoutèrent également de nouvelles plantes utiles (tamariniers, citronniers, avocat, vanille..) ou fleurs ornementales, qui hormis le tiare-tahiti et le pua, ont été introduites de l’extérieur. Pharmacopée polynésienne, à base de plantes.