Petit point vert en plein cœur de l’arc antillais, découverte par Christophe Colomb en 1502, la Martinique est un pays au relief tourmenté. De morne en morne, le regard glisse et plonge soudain au fond des vallées. Au Sud c'est farniente et plage, au Nord rando et excursion en forêt. Voilà de quoi ravir tous les curieux. Longtemps considérée comme une île « à sucre » à cause de la monoculture de la canne, appelée Madinina, « la fleur », par les Amérindiens, cette île à forte identité créole étonne par la diversité et la richesse de sa terre. Du fait de son relief, la Martinique est divisée en deux zones climatiques séparées par une ligne Lamentin-Trinité. L'importance des pluies détermine les deux saisons. Celle du Carême représente la saison sèche de décembre à mai, tandis que lors de l’hivernage, l'humidité et la pluie sont reines de juin à novembre. Le Sud de l'île est peu accidenté, relativement sec et très ensoleillé, il attire par ses plages de rêve aux eaux turquoise. Le Nord quand à lui est montagneux et pluvieux, à l’exception d’une étroite bande côtière sous le vent. En Martinique, vous remarquerez une autre spécificité : le vent. L’alizé souffle en quasi permanence, ce qui assure une chaleur supportable et des températures qui varient peu toute l'année. L'histoire de la Martinique est née de la rencontre improbable de trois mondes : le monde amérindien, africain et européen. Les fouilles archéologiques permettent d’attester une présence humaine dans les Petites Antilles, environ 2000 ans avant notre ère. A partir du 1er siècle avant J.-C., des peuples s’installent. Le groupe principal s’appelle Arawak. Puis des groupes nouveaux apparaissent, dont celui des Kalina ou Caraïbe. En 1502, Christophe Colomb débarque sur l’île des Kalina. Guerres, épidémies : la rencontre est un choc. En effet, il ne faudra que cent soixante ans aux Européens pour écarter, de la Martinique, la population Caraïbe. Au XVIIe siècle, les îles sont confiées à la Compagnie des Indes Occidentales.
Des paysages époustouflants
La Martinique est une île tropicale, et se pare donc d’un manteau végétal exubérant : somptueuses forêts tropicales, fourrés, savanes innombrables, arbres, fruits, plantes et fleurs, sans oublier les palétuviers de la mangrove. Vous arrivez là dans un jardin extraordinaire. Celui-ci est peuplé de nombreux petits habitants tels que des oiseaux multicolores, des poissons et des crustacés, bien plus originaux que nos espèces européennes, des petits lézards appelés « mabouyas » ou « anolis », des iguanes et des serpents très spécifiques à la Martinique. Néanmoins vous verrez peu de mammifères outre le « manicou », sorte de sarrigue, et la mangouste introduite par l’homme pour combattre les serpents.
• La mangrove : La mangrove est une forêt littorale en partie inondée, interface entre la mer et le domaine terrestre. Les espèces qui s'y développent doivent tolérer un milieu salé et pauvre en dioxygène, dans des baies calmes et peu profondes, bien à l’abri, en arrière des barrières coralliennes (les "cayes"). Elle couvre une superficie de 1 800 hectares environ, concentrée dans la partie Centre-Sud de l’île. Celle de la Baie de Génipa, au fond de la baie de Fort-de-France, est la plus vaste. Faites donc une halte pour découvrir ces arbres qui ont les pieds dans l'eau.
• La forêt tropicale : La forêt martiniquaise s’étend sur plus de 40 000 hectares. Son rôle est ici primordial car elle tient lieu de protection contre l’érosion des sols. L’altitude et l’exposition au vent déterminent la nature des boisements que vous rencontrerez sur l’île. À proximité de la mer, vous découvrirez la forêt sur sable avec ses arbres caractéristiques comme le mancenillier, le raisinier, le poirier, le gommier. C'est la forêt xérophile. En s’éloignant de la mer, jusqu'à 250 m d’altitude, la forêt mésophile lui succède, plantée de grands arbres. A partir d'environ 300 m, la forêt hygrophile (pluvieuse) se développe avec des arbres qui atteignent 40 m de hauteur. Si vous montez encore en altitude, au-delà de 600 m, la température et les vents empêchent les grands arbres de pousser, vous contemplerez alors le royaume des fougères arborescentes et des arbustes. Comme vous l'aurez compris, la forêt tient une place essentielle dans le paysage martiniquais. Elle a gardé un aspect authentique...
• Histoire de l’iguane des petites Antilles : Il existe aux Antilles deux espèces dHes : l’iguane commun, originaire d’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud (encore appelé iguane vert), et l’iguane des Petites Antilles. Parmi toutes les espèces endémiques présentes à la Martinique, l’iguane des Petites Antilles suscite curiosité et appréhension. La visite de l’îlet Chancel est l’occasion rêvée pour observer ce drôle de reptile.