Posée sur le chapelet d’îles des Petites Antilles, la Guadeloupe déploie ses ailes entre l’Atlantique et la mer des Caraïbes auprès de ses petites sœurs maritimes. Les côtes dorées que vient lécher le lagon et les cocotiers qui s’étirent nonchalamment sont une première image du fantasme du voyageur. Les terres renferment aussi des vestiges du passé plus ou moins glorieux, et des paysages que seuls le temps et les caprices de la météo ont façonnés. Laissez vous bercer et partez à la découverte de « Gwada » sous le souffle chaud des alizés. Celle que les Amérindiens Caraïbes baptisent au XIVe siècle Karukera, « l’île aux belles eaux », se dessine sur deux facettes bien distinctes. L’aile plus à l’est, Grande-Terre, porte un paysage plutôt plat, bordé de belles plages, et ponctué de villes économiques et touristiques ; L’autre, Basse-Terre, abrite une nature plus sauvage et débordante organisée selon un relief tourmenté, façonné par le volcan-mère, la Soufrière, et des villes et villages plus discrets, comme autant de traces d’une Guadeloupe authentique, sans fard. En suivant la côte est, Sainte-Anne se dévoile. Ravagée par le cyclone Hugo en 1989, tout son charme se décline sur ses plages, quelques unes des plus belles de Guadeloupe. Parmi elles, la Plage Municipale, toute blanche, aux eaux turquoise, où l’on déguste un sorbet coco aromatisé au zest de citron vert entre deux parties de foot improvisées, et la magnifique plage de la Caravelle, celle de l’hôtel Club Med. A Saint-François, la plage des Raisins Clairs, plus sauvage, plus confidentielle, tient toutes ses promesses de calme et de splendeur paradisiaque. A la Pointe des Châteaux, changement de décor...
Le papillon bicolore
C’est souvent le soir (dès que le soleil décline, à partir de 17h !) que l’on arrive en Guadeloupe sur Grande-Terre, en posant le pied sur le tarmac de l’aéroport de Pointe-à-Pitre. A peine sorti de l’avion, le ton est donné : l’air chaud et l’humidité s’emparent des corps, les enveloppant d’un souffle plus ou moins lourd selon la saison. Le ciel se charge d’une ambiance sonore caractéristique des Antilles, et se sont des grenouilles tropicales, minuscules et cachées, qui par milliers orchestrent cette symphonie nocturne. Le décor est planté, bienvenue à Pointe-à-Pitre. Quand le jour se lève sur cette capitale économique, on ne peut être que surpris par ce que l’on découvre. Enorme carrefour routier entre les deux terres, succession de zones d’activités portuaires (commerce avec le fret et tourisme avec des navettes pour les îles voisines), la ville est un enchevêtrement de quartiers disparates, avec des rues qui ont parfois l’air d’être laissées à l’abandon sous des guirlandes de fils électriques sur des trottoirs défoncés. Ici, le visiteur est confronté à la réalité économique et sociale qui a secoué l’archipel, jusqu’au point d’orgue lors des grèves générales et paralysantes de plusieurs mois en 2008-2009. L’île se relève doucement, mais on peine toujours à trouver le charme colonial qui a du jadis habiller Pointe-à-Pitre, si ce n’est sur la Place de la Victoire quelque peu défraîchie, avec la Maison de Saint-John Perse qui protège l’âme du poète de ses structures en fer forgé et boiseries. La ville retrouve toutefois les couleurs qu’elle a perdues dans ses murs lors du Carnaval en février, ou toute l’année sur le marché aux épices, ou marché Saint-Antoine, et le marché de la Darse, tout le long du quai du même nom. Fruits, légumes, poissons, souvenirs, doudous aux robes de madras chatoyant, vendeurs de journaux, de bonbons, de pommes-surettes macérés dans le rhum…le monde créole se ragaillardit dans toute son exubérance et son joyeux désordre sonore et visuel.
Nature en Basse-Terre à la Guadeloupe
On accède à Basse-Terre par le Pont de la Gabarre qui enjambe la Rivière Salée et la mangrove, cet écosystème riche où se développent les colonies d’oiseaux et les palétuviers parmi la végétation des marécages. Les amoureux de la nature trouveront leur bonheur dans cette partie de l’île plus touffue, dans laquelle il faut s’enfoncer pour découvrir des perles de paysages montagneux où la végétation luxuriante du Parc National de la Guadeloupe côtoie les cascades et les points de vue panoramiques, de part et d’autre de la Route de la Traversée. Cet environnement, classé par l’UNESCO au Réseau Mondial des Réserves de Biosphère, offre différentes facettes, autant d’occasions de découvrir Basse-Terre.