Au centre de l'antique Lutèce et de l'actuel Paris se trouve l'Ile de la Cité où se dresse la Cathédrale Notre-Dame de Paris, le monument le plus visité de France, devant la Tour Eiffel : chaque année, elle accueille en effet quelques 13 millions de pèlerins et visiteurs. Référence aussi bien religieuse (elle est la cathédrale de l'archidiocèse catholique de Paris) que littéraire (le roman éponyme de Victor Hugo) ou géographique (les distances entre Paris et les autres villes sont mesurées à partir de son parvis), cette imposante construction gothique fut achevée en 1365, un peu plus de 2 siècles après la pose de la première pierre ! A l'emplacement de l'actuelle Notre-Dame s'élevait jadis la cathédrale Saint-Etienne. C'est au milieu du XIIe siècle et à l'initiative de l'évêque Maurice de Sully que fut décidée la construction d'un nouveau monument, beaucoup plus grand. La population des grandes villes et notamment de Paris avait considérablement augmenté : selon les spécialistes, la population parisienne a doublé entre 1180 et 1220, passant de 25 000 à 50 000 habitants. Il devenait donc nécessaire de bâtir un lieu de culte assez vaste pour accueillir les fidèles, de plus en plus nombreux. Faire sortir de terre un tel ouvrage a pris du temps, d'autant que la construction de la cathédrale ne fut pas régulière. Plusieurs phases de construction se succédèrent puis il fallut rénover l'ouvrage. Tout au long de son existence, Notre-Dame fut le témoin privilégié d'évènements politiques et religieux majeurs et les chamboulements de l'Histoire se lisent dans l'histoire de la cathédrale.
La cathédrale et les arts
Après la tourmente révolutionnaire, la cathédrale a subi de 1844 à 1864 une restauration importante et parfois controversée dirigée par l’architecte Viollet-le-Duc, qui y a incorporé des éléments et des motifs que le monument légué par le Moyen Âge n’avait jamais possédés. Au fil des ans, la cathédrale a accumulé les objets précieux et les dons, qui forment le Trésor, exposé dans la Sacristie du Chapitre. Il se compose de nombreux objets, précieux ou non, investis d'une impressionnante aura pour les pèlerins mais aussi pour les simples visiteurs amateurs d'art et d'histoire : objets servant aux cérémonies religieuses (tenue des évêques, calices, etc...) ; reliquaires de la Sainte Couronne d'Epines, un morceau et un clou de la Croix ; ornements sacerdotaux ; souvenirs de papes ; manuscrits précieux ; des camées depuis l'époque de St Pierre...
• La peinture : A voir : les grands « Mays » de Notre-Dame, dont 13 sont présentés au public dans la chapelle de la nef. Il est également possible d'en voir certains au Louvre ou au Musée des Beaux-Arts d'Arras. Les grands « Mays » sont une série de tableau d'environ 3 mètre de haut, offerts chaque année depuis 1630 par la Corporation des orfèvres parisiens, et représentant pour la plupart des scènes de l'Ancien Testament se rapportant à la vie de la Vierge Marie. Vous pouvez également y voir un tableau de Saint Thomas d'Aquin, identifié par son titre de « docteur angélique » réalisé par Antoine Nicolas. Aux pieds, une « Fontaine de Sagesse » souligne l'importance de Saint Thomas d'Aquin sur l'église.
• Le vitrail : Les trois rosaces de la cathédrale sont des chefs-d’œuvre de l'art chrétien. La Rose Sud (ou Rose du Midi), offerte par Saint Louis, consacre ses 84 panneaux au Nouveau Testament. La claire-voie, au dessous, représente les 16 prophètes dont les 4 principaux (Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel) au centre portent les 4 évangiles. Si la Rose Sud ne ressemble quasiment plus à l'ouvrage d'origine (elle subit de nombreuses avaries puis rénovations), elle vaut tout de même le coup d'œil. Les hautes verrières de la nef, réalisées par Jacques Le Chevallier, témoignent d'un projet original : faire vivre les couleurs, faire en sorte qu'elles se répondent les unes aux autres. Chargé en 1952 par les Monuments historiques de remplacer les vitraux en gardant les mêmes sujets, Jacques Le Chevallier réussit à créer une atmosphère gothique.
• Les orgues : La cathédrale possède 3 orgues, éléments majeurs de sa vie liturgique et musicale. Le grand orgue, avec ses 5 claviers et ses 8 000 tuyaux, est le plus imposant de France et certainement le plus connu au monde. L'orgue de chœur est utilisé pour les offices quotidiens en semaine et partage son rôle avec le grand orgue durant le week-end et lors des cérémonies exceptionnelles. Le dernier orgue de Notre-Dame est un orgue positif, mobile, d'un clavier et 5 jeux. Au cœur de la sacristie, restaurée entre 1845 et 1850 dans le style néo-gothique, les verrières du cloître représentent la Légende de Sainte-Geneviève (la Sainte patronne de Paris). Seules les 6 dernières scènes sont accessibles au public.