Nichée au sud de la Picardie, Chantilly, petite ville de 12 000 habitants, a une double étiquette : celle de ville princière et de capitale du cheval. Visite guidée du somptueux château et des Grandes Ecuries qui font sa renommée. Chantilly allie détente et culture grâce à son magnifique château qui règne sur le lieu depuis que les Orgemont se sont emparés de l’espace au XIVe siècle. Cette famille y bâtit une forteresse médiévale. La suite n’est qu’histoire d’héritage puisque le monument se transmettra aux différentes branches de la dynastie. Ce n’est qu’en 1884 que le château et le domaine dans son ensemble se déprendront de la lignée princière en devenant la propriété de l’Institut de France. La forêt est une propriété privée soumise au régime forestier depuis 1898 et gérée par l’Office National des Forêts. Le massif vieux de 1000 ans est composé à 48% des arbres à l’étage dominant de chênes, viennent ensuite les pins sylvestres (12%) et les hêtres. Les étangs font partie des espaces les plus remarquables de la forêt de Chantilly. Ils font partie intégrante d’une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Ils sont protégés par ailleurs en tant que site classé au titre du Domaine de Chantilly et appartiennent au Parc Naturel Régional Oise-Pays de France. Joli espace de promenade, aménagé pour tous, les 4 étangs se succèdent et permettent des parcours plus ou moins long en fonction des envies. Le Parc de 115 hectares regroupe divers types de jardins : jardin « à la française » avec le grand parterre Le Nôtre, jardin anglais, jardin anglo-chinois, bois. Découverte des jardins, dégustation de crème Chantilly au hameau, aire de jeux, labyrinthe, enclos des kangourous...
Aujourd’hui, un lieu de détente et de culture
Le domaine a donc perdu depuis la fin du XIXe siècle sa fonction de gîte princier. Il a été généreusement offert par le duc d’Aumale au domaine public pour le plus grand plaisir des visiteurs. Situé à quelques heures seulement de Paris, l’immense plaine convient parfaitement à des escapades dans sa forêt ou à des promenades bucoliques sur ses canaux. Il fait bon quitter les grandes villes pour venir respirer l’air ravigotant de Picardie qui se dissipe à Chantilly. D’autant plus que la ville ne ménage pas ses efforts pour proposer aux visiteurs de nombreuses activités : petit train pour une visite commentée et en douceur, barques sur le Grand Canal pour contempler la vue avec les libellules. Comptez aussi sur le labyrinthe des princes qui ravira les plus jeunes. Les parents iront certainement pendant ce temps visiter le château et son musée Condé ou les Grandes Ecuries, à quelques centaines de mètres plus à l’est seulement. Le château est en effet devenu l’un des plus grands musées de peintures anciennes après le Louvre avec des pièces maîtresses comme certaines de Raphaël, de Poussin, d’Ingres et de Delacroix. Les jardins sont également remarquables : jardin français de Le Nôtre au nord (XVIIe), petit parc (début XVIIIe), jardin anglo-chinois (fin XVIIIe) et jardin anglais (début XIXe). Il y en a pour tous les goûts. La ville en elle-même mérite aussi d’être visitée. Située à l’ouest des deux chefs-d’œuvre architecturaux que sont le château et les Grandes écuries, un petit tour dans son centre permet de mieux comprendre son développement.
Chantilly, la capitale du cheval
Écoutons Buffon qui nous confiait que le cheval était la « plus belle conquête de l’homme ». Avec une telle bête en effet, les potentialités s’épanouissent. On peut monter sur le dos de ce compagnon docile pour partir à la chasse, pour battre le jockey du moment où tout simplement pour devenir artiste en réalisant les plus belles figures de dressage devant les yeux ébahis d’un public. À Chantilly, on retrouve ces trois usages du cheval. La chasse tout d’abord. Quand on est prince, on se doit d’entretenir une écurie pour disposer de montures et s’adonner aux plaisirs de la chasse avec les autres personnalités de la cour. Chantilly respecte la règle. Que ce soit pour les Orgemont ou pour les Condé, le site s’est toujours plié aux exigences de ses prestigieux propriétaires et a toujours octroyé au cheval un minimum de place pour l’abriter. La forêt attenante a sans cesse été agrandie pour que les parties soient le plus épiques possible et convient ainsi aux galopades traquant cerf ou sanglier véloce. Des chevaux qui piaffent, un château perdu entre des bassins et une forêt, une vieille ville charmante et des chemins où se perdre...