Visiter les hortillonnages d'Amiens, c'est découvrir un espace naturel façonné par la main de l'homme, dans un cadre exceptionnel, en plein cœur de la ville. C'est aussi prendre le temps de visiter des lieux et établissements typiques, pour faire la rencontre d'hortillons, de passionnés des hortillonnages ou simplement d'amiénois amoureux de leur ville et de ses charmes… Emblèmes d’Amiens, les hortillonnages sont des « jardins flottants ». Vous pouvez les découvrir en barque « à cornet ». Invitant à la rêverie, les hortillonnages s’étendent sur 300 hectares. Ils sont entrecoupés de 65 km de canaux ou « rieux » en Picard. Répartis sur les communes d'Amiens, Rivery, Camon et Longueau, ces 300 hectares de terres alluviales constituent un site privilégié pour la culture maraîchère. Un sous-sol argileux, recouvert d'un mélange de limons et de tourbe déposés par le fleuve Somme donne une terre extrêmement fertile et riche permettant plusieurs récoltes par an. C'est ainsi que naturellement nos ancêtres les romains se sont installés sur ce site pour leurs cultures. Aujourd'hui, il reste une dizaine d'exploitations de maraîcher en activité.
Ces jardins, bercés par l’Avre et la Somme
Ce lieu idyllique est le fruit du travail des hommes ; ce sont eux qui ont façonné ces îlots très fertiles, gagnés sur les marais. Jusqu’au début du siècle dernier, les fruits et légumes des hortillonnages ont nourri la ville d’Amiens. Aujourd’hui encore, cette terre riche produit jusqu’à 3 récoltes maraîchères par an. Chaque samedi, les sept hortillons, nom donné aux maraîchers, vendent leurs produits lors du marché sur l’eau dans le quartier Saint-Leu. L'occasion de vous procurer des légumes frais pour croquer en pique-nique ou pour préparer un bon repas à votre domicile.
• Visite de la ferme des hortillonnages : Directement sur l'exploitation de maraîchage, la famille Parmentier accueille, dans le cadre de la ferme pédagogique, les enfants, notamment des écoles maternelle, primaire, collège mais aussi les centres aérés ou de loisirs. Des programmes, animations et atelier adaptés à l'âge des publics concernés sont proposés : présentation des plantations, des semis, des récoltes, de l'art de la culture… De quoi découvrir le métier de maraîcher, apprendre à aimer la nature et se découvrir une passion pour la culture, à tout âge !
• Le halage, méthode de traction ancienne… : Le halage est une ancienne méthode de traction des péniches depuis la terre. Pour ce faire, de longues voies étaient aménagées au bord des fleuves, les chemins de halage, pour permettre la traction des embarcations dépourvues de moteurs et dans l'impossibilité d'utiliser les voiles aux abords d'obstacles. Deux formes de halages prédominaient : Le halage par traction animale : sur le chemin de halage longeant le fleuve, des chevaux ou ânes se relayaient. Le halage par traction humaine était réalisé par un marinier.
• L'amendement des terres ; Très tôt, les hortillons, comme tous les agriculteurs, ont compris l'intérêt de compléter leur terre en y incorporant des substances de nature à en modifier physiquement la composition, et la rendre ainsi plus agréable à travailler et plus fertile. C'est ainsi que le fumier de cheval des écuries d'Amiens fut employé pour les cultures amiénoises. Le fumier de cheval étant plutôt utile comme fertilisant que comme un amendement, les paysans se tournèrent vers un autre type de fumier, substrat provenant des cultures de champignons en carrière.
Histoire des hortillonnages
La culture maraîchère dans les hortillonnages d'Amiens est très ancienne. Si ancienne que l'on ne sait dater avec précision. D'après la légende, la fameuse cathédrale d'Amiens fut construite, au XIIIe siècle, sur un champ d’artichauts cédé par les maraîchers des hortillonnages ! À l'époque Gallo-Romaine, Amiens s'appelle encore Samarobriva, et ce qui deviendra plus tard les Hortillonnages d'Amiens n'est encore qu'un ensemble de marais et d'îlots de la Somme en amont de la ville. On y cultivait néanmoins, semble-t-il, déjà la terre fertile pour y produire des légumes. Il faut garder en tête que le site est à l'origine un site naturel, qui sera, au fil des siècles, façonnés par l'Homme. On ne connaît d'ailleurs pas le périmètre des Hortillonnages à cette époque… Les documents d'archive mentionnent explicitement les Hortillonnages dès 1492. Une histoire amiénoise veut même que la cathédrale d’Amiens a été construite en 1220 sur un champ d’artichauts, qui aurait été cédé par des hortillons !