L’Hôtel-Dieu ou l’hôpital de la Sainte-Trinité de Beaune, mieux connu sous le nom des Hospices de Beaune ouvre pour la première fois ses portes le 31 décembre 1451. En service jusque dans les années 70, l’hôpital accueillait encore les blessés de la Seconde Guerre Mondiale, dans le respect de la tradition sociale. Aujourd’hui, l’ancien refuge pour pauvres et malades aux allures de palais attire les visiteurs de tous horizons. En 1658, la visite royale de Louis XIV (alors qu’il n’a que vingt ans) et de sa mère Anne d’Autriche ravive l’intérêt des nobles pour la ville. On raconte que des années plus tôt, Anne d’Autriche, encore sans enfants s’était rendu aux Hospices de Beaune et y avait fait le souhait de recevoir un enfant. Suite à sa visite, le Roi Soleil mit en place une rente annuelle de l’Etat afin de contribuer au développement des Hospices et de permettre la séparation entre hommes et femmes dans les dortoirs. De nos jours, les Hospices perpétuent cette longue tradition de bienfaisance en hébergeant les patients du Centre Hospitalier Philippe le Bon et du Centre Nicolas Rolin. Les maisons de retraite de la Charité et de l’Hôtel-Dieu accueillent quant à elles, les personnes âgées. Les Hospices ont hérité de leurs vignobles. La vente rapporte des revenus essentiels d’entretien.
Une architecture gothique flamboyant
L’architecte Viollet-le-Duc dit un jour : « Beaune est la seule ville au monde où l’on ait envie de tomber malade ! ». Et nombreux sont les visiteurs qui, au moment de quitter les lieux, doivent se dire la même chose. Près de 408 000 personnes se rendent sur place chaque année. Il suffit de pénétrer dans la cour pour pouvoir admirer les toits polychromes en tuiles vernissées. Leurs couleurs chatoyantes - rouge, vert et jaune – devenues emblématiques de la Bourgogne donnent tout son caractère aux Hospices. D’un style Gothique flamboyant pour les façades et Baroque, mêlant éléments typiquement bourguignons et flandrins, l’édifice impressionne en premier lieu par sa grande taille, ses colonnes qui décrivent le contour intérieur du bâtiment et la splendide cour pavé. Au sol, la pierre rose de Corton, matériau réutilisé à l’intérieur sur les cheminées et rebords de fenêtres, illumine les bâtiments et reflète la lumière du soleil. A l’intérieur, la Grande Salle des Pôvres jouit de dimensions confortables. La restauration de la salle menée en 1875 par Maurice Ouradou, le gendre de Viollet-le-Duc, permit de reconstituer une partie du mobilier médiéval. Ici, les patients pouvaient assister aux offices. C’est dans cette salle où sont les restes de Guigone de Salins.
Description des Hospices
La façade extérieure, relativement austère, contraste avec la richesse de la décoration de la cour centrale avec ses toits en tuile vernissée de Bourgogne et celle de l'intérieur de l'édifice. Parmi les objets et œuvres d’art toujours sur place se trouve une petite merveille de l’art flamand : le polyptique du Jugement Dernier par Rogier van der Weyden considéré comme l’un des deux plus grands peintres flamands du XVème siècle avec Jan Van Eyck. Commandé par Rolin, ce polyptyque composé de 9 panneaux se trouvait accroché au-dessus de l'autel dans la chapelle.
• La cour : De forme rectangulaire, elle comporte un puits en ferronnerie gothique. Elle donne vue sur les différents bâtiments aux toits en tuiles vernissées (en fait, en terre cuite émaillée), technique probablement oriinaire d'Europe centrale, mais qui est devenue caractéristique des monuments bourguignons ). Ces tuiles ont quatre couleurs (rouge, brun, jaune et vert) formant des motifs d'entrelacs géométriques.
• Grande salle « des Pôvres » : De dimensions imposantes (près de 50 m de long, 14 m de large et 16 m de haut), elle est couverte d'une charpente monumentale apparente et peinte, en forme de carène de bateau (inversée). Les poutres traversières sortent de la gueule de dragons multicolores qui évoquent les monstres de l'enfer. De petites têtes sculptées, représentant des caricatures des bourgeois beaunois...
• La salle Saint-Hugues : Voisine de la dernière, elle a été créée en 1645 et comprend quelques lits destinés à des malades plus aisés. Elle est remarquable par ses peintures murales d'Isaac Moillon représentant différents miracles du Christ ainsi que saint Hughes, en évêque et chartreux. Il est aussi représenté sur le retable de l'autel, ressuscitant des enfants morts de la peste. Cette salle a été réaménagée, décor du XVIIe.