Quel est le comble de Rome ? C’est d’être trop beau et trop riche pour pouvoir être savourée comme il se doit. L’overdose de beauté guette le touriste et a déjà atteint l’autochtone qui, blasé, parcoure les rues à la vitesse de l’éclair sur sa vespa en négligeant les chefs d’œuvres qui l’entourent. Petit tour d’horizon de cette cité mythique qui croule sous l’abondance de ses palais magnifiques, de ses églises innombrables et de ses ruines uniques… Quoiqu'on y cherche, on se sent bien à Rome. Pèlerin, on dispose du Vatican. Historien, des forums où revivent Cicéron, César et Auguste. Amateurs d'art, des églises baroques où le Bernin et Borromini s'affrontent dans un combat sans merci. Cinéphile, des images des films de Fellini, les silhouettes de Gassmann et de Mastroianni. C'est la ville éternelle, celle d'où notre civilisation, notre langue proviennent. À Rome, on se sent si vite chez soi, que l'on s'en empare, qu'on la fait sienne. Dans une Italie en pleine crise, Rome offre plus que jamais à tout visiteur les joies consolatrices de la contemplation, des promenades toujours surprenantes, les délices de nouvelles gourmandises picorées dans les ruelles, l'observation de véritables acteurs que sont les habitants de ce théâtre géant. Un désuet Americano, parfaitement servi, avalé à petites gorgées en contemplant la façade d'une église, dont on ne retiendra pas le nom, ces sept collines tient à un art de vivre unique.
Éloge de Rome
Quand on arrive à Rome, la première question est par quoi commencer. Difficile en effet de se diriger vers un site en particulier qui serait le site à voir car Rome est toute entière à voir. Et imaginez le travail : la ville est dix fois plus grande que Paris et tout aussi belle ! La capitale italienne a eu 28 siècles pour accumuler ses beautés. Cela laisse le temps. Du coup, il faudra prévoir bien plus qu’une petite journée pour explorer ce que l’histoire a gracieusement déposé dans cette région du Lazio, au centre de l’Italie. La « Ville éternelle » est traversée du nord au sud par le Tibre qui sépare le Vatican, siège du catholicisme, isolé à l’ouest du reste de la ville comprenant le centre historique, les vestiges romains avec les forums et les quartiers plus récents. En plus du Tibre, Rome compte sur sept collines pour présenter ses atouts. Sept collines donc sept quartiers qui détonent par leur diversité. Avantages de la ville est d’être comme le millefeuille : une superposition de couches historiques.
• Remus et Romulus ont été bien inspiré : Il faut bien commencer par quelque chose et comme de toute façon tout est beau, on ne perd rien. On commencera donc par la Rome antique. Qui ne connaît pas le mythe de la fondation de Rome ? Cette histoire relatée par Tite-Live selon laquelle deux jumeaux, Romulus et Remus, sauvagement abandonnés le long du Tibre par leur oncle Amulius, ont été recueillis par une louve bienfaitrice. Une fois rescapés et fortifiés par leurs croissances éprouvantes au cœur d’une grotte, les deux frères fondent la cité de Rome en 753 av. JC.
Les forums romains et le Colisée
La ville se développe alors sur le flanc de cette colline. Pour cela, il a fallu drainer le terrain qui était un vaste marécage inhospitalier et attendre un peu que la ville se construise pour que les avocats, les plaideurs et les marchands se rencontrent au cœur des premiers forums romains.
• Forums romains : Depuis l’Antiquité, ce lieu est le centre du pouvoir mais également un centre religieux. Les arcs de triomphes et les bâtiments officiels (enfin ce qu’il en reste, un petit effort d’imagination sera quand même nécessaire, malgré le relativement bon état de conservation) se chevauchent et s’offriront à vous si vous empruntez l’axe majeur de la Via Sacra, celle qui offre la plus courte distance entre le Colisée à l’est et le Capitole à l’extrémité ouest, sur la colline du même nom. Ainsi, vous passerez devant la Basilique Emilia où était rendue la justice.
• Le Colisée : Le Colisée est en effet un amphithéâtre destiné au divertissement de l’empereur et en même temps du peuple. Il a remplacé une première construction bien trop banale construite sous le règne d’Auguste et qui a servit de foyer à un incendie en 64. Vespasien s’empare du site pour entreprendre un grand chantier dès 72, que ses fils, Titus puis Domitien, mèneront à terme. En 80, tout est prêt. La piste en sable peut accueillir les premiers fauves et leurs premières victimes. Pendant 100 jours les duels nécessiteront 5000 fauves et 2000 gladiateurs.