Venise est une ville qu'il est impossible de décrire froidement, car au-delà de certains monuments réputés, de paysages prestigieux, c'est avant tout un état d'esprit. C'est une ville où il faut savoir se perdre, de calli en sottoportego, de fondamenta en campo, lors d'interminables flâneries pleines de surprises et d'imprévus. Le silence règne sur ces venelles que le flot des touristes délaisse : Venise, alors, commence à vous dévoiler sa magie et une part de ses mystères. Avec des airs de madone, la Cité des Doges, en éternelle magicienne, cultive le désir, le charme et la fascination. Intronisée au nord est de l’Italie, la Sérénissime câline et ensorcèle ses pèlerins grâce à une ambiance mystérieuse, presque veloutée. Véritable hymne à l’amour, la « diva italienne » et sa multitude d’îles diffusent des arômes d’épicurisme émaillés de touches lyriques qui éveillent sens et passions. Les flots, qui la ceinturent, coulent sans bruit. De grandes gondoles affinées et élégantes s’y couchent et voguent nonchalamment, les palais et autres trésors architecturaux qui la subliment reflètent son ancestrale sérénade pour les Arts, et l’esthétisme. Les Vénitiens ont peint des chefs-d'œuvre, imaginé de nouveaux styles architecturaux et musicaux. La montée des vagues de touristes est un fléau.
La poésie Di Venezia
Véritable fresque romantique dessinée par les contours du Grand Canal, Venise libère des notes de Traviata qui font chavirer tous les visiteurs. La poésie, araignée silencieuse file sa toile à tous les coins des rues intimistes et chaleureuses, et des campo majestueux. Une atmosphère ailée animée par les célèbres « ouvrages d’art » qui enjambent « la Dame » savoureusement. Le plus ancien et illustre d’entre eux reste le pont du Rialto situé sur la rive gauche. Jusqu’au XIXème siècle, il représentait l’unique lien entre les deux parties de la ville et porte, aujourd’hui, sur ses reliefs les deux saints patrons de la ville, Thédodore et Marc. Avant de s’aventurer au gré des courbes généreuses de la Sérénissime, chaque touriste ou voyageur se doit de s’arrêter dans « le plus élégant salon d’Europe », la place Saint Marc. Ancien centre politique, religieux et économique, la piazza symbolise aujourd’hui l’emblème touristique de Venise où le Lion ailé de Saint Marc, puissant protecteur, veille toujours. Habitée par les pigeons dont la réputation n’est plus à faire, la place incarne le trait d’union entre les plus beaux joyaux de la ville.
• Pont du Rialto : Emblématique, la silhouette de ce pont en dos d'âne recouvert d'arcades est un des symboles de Venise. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'il soit envahi par la foule venue prendre «la» photo du Grand Canal, et que les boutiques, autrefois réservées aux activités bancaires et financières, soient aujourd'hui investies par des marchands de souvenirs. L'ouvrage, qui date de 1591, a été édifié par Antonio Da Ponte.
• Pont des Soupirs : Cette arche en pierre d'Istrie lancée au-dessus du canal du Palais entre 1595 et 1605 porte les armes du doge Marino Grimani. C'est une des vues les plus célèbres de Venise (voire du monde), et les petits ponts qui permettent de l'apercevoir sont sans cesse occupés par une foule compacte autant que polyglotte. Quant aux soupirs, ce sont ceux des condamnés en apercevant pour la dernière fois.
• Grand Canal : Le Grand Canal, c’est exactement 3,8 km d’eaux émeraude, pour 30 à 70 m de largeur selon les courbes qu’il dessine à travers la ville. Un spectacle total ! Le Grand Canal ensorcelle évidemment pour ses célèbres palais (grandioses la nuit venue), mais tout autant pour la vie qui s’y tient. Nulle part ailleurs on saisit aussi bien que Venise a été créée dans l’eau : l’animation est à son comble au pont du Rialto.
• Scuola Dalmata dei Santi Giorgio e Trifone : La Scuola des Dalmates ou « Slavons » (Schiavoni) fut fondée le 19 mai 1451 par un décret du Conseil des Dix qui en approuvait le code fixant son statut et ses règles. L’intérieur, assez réduit, abrite les cycles de saint Georges, saint Tryphon et saint Jérôme, un ensemble réalisé par Vittore Carpaccio, lié à la Scuola comme le Tintoret l’est à la Scuola di San Rocco.
• Basilique Santa Maria della Salute : Élevée en 1630 par Baldassare Longhena afin de conjurer une épidémie de peste, cette immense église coiffée d'un dôme et posée presque à l'embouchure du Grand Canal compose un des paysages les plus connus de Venise. Si l'intérieur peut paraître assez froid dans sa majestueuse solennité, il abrite quelques œuvres d'art d'un grand intérêt : Les Noces de Cana du Tintoret...