Ville récente, Madrid ne possède pas d'ensembles monumentaux prestigieux comme ses rivales européennes, si l'on excepte la Plaza Mayor des Habsbourg, et les promenades et palais néo classiques édifiés des Bourbons. Cependant, ses vieilles rues aux commerces inchangés depuis des lustres, ses innombrables tavernes, ses grands musées exposant les fabuleuses collections réunies par les dynasties successives, son atmosphère festive et enjouée en font une capitale attachante où il fait bon vivre. Au centre même de la péninsule ibérique, au milieu de paysages dégarnis émergent des immeubles colorés et des places animées. Voici Madrid, à 646 mètres au dessus du niveau de la mer, la ville la plus peuplée du pays. Réputée pour son côté festif, la capitale espagnole ne décevra pas ses visiteurs : soleil, tapas et bonne humeur seront au rendez-vous, dans une ville plurielle, riche humainement et culturellement. On retient son souffle avant de partir pour Madrid et puis c'est parti, une virée qui file à toute allure, haletante et pleine de surprises, le tout sur un rythme de vie à l'espagnol, tardif et décontracté...
Du statut de bourgade à celui de capitale
Originellement, Madrid n’était pas la ville principale. Elle fut construite, au contraire pour protéger Tolède (située à environ 90 km), alors capitale wisigothe. C’est l’émir cordouan Muhammad Ier qui l’érigea à la fin du IXe siècle. Peu à peu, au long du Xe siècle, la ville fera partie intégrante de la Castille, les musulmans vont en être expulsés et elle verra sa domination croître dans les communes environnantes.
• Les rues colorées de Madrid : Jusqu’au XVIe siècle, Madrid va poursuivre un développement important, notamment en matière d’urbanisation. La ville devient capitale espagnole en 1606. Mais c’est sous les Bourbons, qui accèdent au trône en 1701 avec Philippe V, que de nombreux monuments, aujourd’hui incontournables, vont voir le jour. On pense avant tout au palacio real, au musée du prado et au parc du buen retiro. Après un bref règne de Joseph Bonaparte (le frère ainé de Napoléon), la famille des Bourbons reprend le pouvoir en 1822 suite aux affrontements.
• La modernisation: Madrid entre ensuite dans une ère de modernisation, où de nombreux édifices voient le jour (premiers tramways tirés par des chevaux, la bibliothèque nationale, le Mont Piété, Gran Via…). A partir de 1931, après la victoire aux élections des Républicains, le roi quitte la ville et laisse place à la Seconde République. Très vite, les affrontements reprennent alors que Madrid fête en 1937 la victoire du front populaire et les rumeurs fusent concernant un renversement de la République. En 1939, Franco arrive au pouvoir et plonge le pays dans une dictature.
Los Barrios, de la Puerta del Sol à Chueca
Madrid, c’est comme une multitude de petits centres-villes où faire la fête. Bien sûr il y a la célèbre Puerta del Sol, sorte de cœur de la ville mais qui est relayée par différents quartiers, les « barrios » aux spécificités bien marquées. Evidemment, il ne faut pas déroger aux règles d’or pour festoyer en Espagne : aimer picorer des tapas, manger debout, parler fort et surtout, dégoter les bars qui sont le plus généreux en tapas offerts pour une bière commandée. Plus original, les jeunes espagnols sont réputés pour avoir lancé la tendance des botellons.
• La Puerta del Sol : Vous voici ici au kilomètre zéro à Madrid. C’est depuis la Puerta del Sol (littéralement « porte du soleil » car anciennement sur l’un des édifices était apposé un cadran solaire) que son comptabilisées les distances depuis la capitale. Puerta del Sol, c’est le poumon de la ville. C’est ici que les madrilènes se retrouvent pour célébrer le nouvel an selon la tradition : en mangeant 12 raisins sur les coups de minuit. Depuis cette place, vous vous fondrez dans l’animation des rues aux enfilades de bars, aux saltimbanques et aux magasins en tout genre.
• La Plaza Mayor : Bien plus qu’une simple place, la Plaza Mayor est l’incontournable de Madrid. Encerclée de somptueux monuments à arcades, la place est magnifiée de jour comme de nuit. Ici raisonne toute l’histoire de la ville. Elle est construite en 1618 par Juan Gomez de Mora pour remplacer un ancien marché. Il s’agissait d’un centre particulièrement actif de la ville au XVIIe siècle. On y faisait des corridas et des spectacles en tout genre. Plusieurs jugements de l’inquisition ont connu ici une fin tragique, sous la guillotine et le regard attentif du peuple.