Le long du détroit de Malacca, la côte ouest de la péninsule Malaise est au cœur du développement rapide qu’a connu la Malaisie depuis les années 1980. Mais la modernisation n’a effacé ni les traces de l’Histoire, ni la jungle primaire qui conserve ses droits jusqu’au cœur des agglomérations. L’Ouest malaisien se décline entre animation incessante des rues de Kuala Lumpur et charme suranné des ruelles de Georgetown, mais aussi entre affleurements calcaires couverts de jungle et plantations de palmiers ou rizières ayant envahi les plaines. Pour comprendre cette étrange dualité de la Malaisie, on ne négligera ni les temples colorés des villes coloniales (Georgetown, Malacca), ni les paysages paradisiaques, ni les villages de pêcheurs enveloppés de légendes (Perenthian, Terengganu, Cherating...). On n’oubliera surtout pas la jungle de la péninsule (Taman Negara), plus vieille forêt du monde, riche d’une faune fascinante, royaume des aborigènes nomades...
Kuala Lumpur, la ville
Véritable poumon économique du pays, Kuala Lumpur a su demeurer une ville à taille humaine, où de vertigineux gratte-ciel en verre côtoient toujours les vieux bâtiments de l’époque coloniale. Résolument tournée vers la modernité, elle conserve pourtant les vestiges de son passé. De l’activité des marchés nocturnes au calme des parcs tropicaux, des maisons en bois du quartier malais aux très colorés temples indiens, les multiples facettes de cette ville bigarrée sont autant d’invitations à découvrir le creuset multiculturel malaisien.
• Quartier colonial : Il s’étend autour de la place de l’Indépendance, haut lieu de la présence britannique durant la période coloniale. Les administrateurs de Sa Majesté venaient jouer au cricket, au hockey et au rugby sur le padang, grand terrain de jeu en gazon que l’on retrouve dans la plupart des villes de la péninsule et de Bornéo. Bordée de splendides bâtiments qui mêlent harmonieusement styles victorien et mauresque, cette immense place demeure le cœur historique de la capitale. Symbole de la souveraineté de la nation, ce drapeau flotte.
• Sultan Abdul Samad Building : Construit entre 1894 et 1897 sur les plans de l’architecte britannique A.C. Norman, cet édifice illustre parfaitement le style Anglos-mauresque caractéristique des constructions coloniales. Orné de trois dômes en bronze et surmonté d’une tour horloge de 43 m, le bâtiment Sultan Abdul Samad est le plus impressionnant de la place. Connu sous le nom de Secrétariat Building au temps où l’administration britannique y siégeait, il a été rebaptisé au sultan de l’Etat du Selangor après l’indépendance, et abrite le tribunal.
Chinatown
Le vieux quartier chinois est un dédale de ruelles bordées de shophouses, construites par les immigrants chinois dans les années 1880, dont les volets en bois peints se sont patinés au gré du temps et des intempéries. Ateliers et magasins traditionnels sont toujours présents mais cèdent peu à peu la place aux restaurants et aux boutiques plus raffinées. Dès la tombée du jour, la vie se concentre autour de Jalan Petaling et de son grouillant marché de nuit, l’un des plus animés de la capitale. La circulation est alors interdite pour permettre aux flâneurs de déambuler.
• Temples chinois : Le quartier abrite plusieurs temples, où les fidèles viennent déposer des coupelles de fruits en offrande et brûler des bâtons d’encens dont le parfum sacré embaume l’air environnant. Celui de Chan See Shu Yen, en bas de Jalan Petaling, est l’un des plus grands et des plus anciens. Il sert à la fois de lieu de culte et de centre communautaire. Moins facile à repérer, le petit temple de Sze Yah (14 Lebuh Pudu), construit en 1880 par Yap Ah Loi, se niche dans une ruelle perpendiculaire à Jalan Tun. La photo du kapitan trône sur l’un des autels.
• Sri Mahamariamman Temple : Au cœur de Chinatown, un imposant temple hindou, construit à la fin du XIXe siècle par des immigrants originaires du sud de l’Inde, abrite un chariot en argent dédié au dieu Muruga. Chaque année, à l’occasion de la fête de Thaipusam, ce chariot est au centre de la procession qui se rend jusqu’aux grottes de Batu, où se rassemblent des dizaines de milliers de fidèles. Lieu de prière, ce temple coloré orné de statues de divinités sert de lieu de vie pour la communauté qui s’y retrouve à l’occasion de spectacles de danse.