Berceau du sultanat le plus puissant de l’histoire de la péninsule, objet d’incursions successives des puissances européennes, Malacca a perdu sa gloire d’antan mais conserve les traces de son prestigieux passé. La capitale historique de la péninsule offre un fabuleux mélange de cultures malaise, chinoise et européenne et un merveilleux voyage au cœur de la Malaisie d’hier et d’aujourd’hui. Véritable Venise de la Malaisie, Malacca abrite un patrimoine de toute beauté. Ancienne ville-carrefour des routes maritimes reliant l'océan Indien à la mer de Chine, Malacca a vu se succéder les colonisations portugaise, hollandaise et anglaise, métissage culturel dont elle garde un héritage architectural pittoresque. De plus, Malacca accueille aujourd'hui une population chinoise importante. Son quartier de Chinatown est ainsi l'un des plus agréables du pays, avec ses jolies façades stylisées et ses temples éblouissants. Bien que les côtes de Pulau Besar et de Tanjung Bidara n'aient rien de comparable avec les autres plages du pays, notamment à cause de la qualité de l'eau dans le détroit de Malacca (l'un des itinéraires maritimes les plus fréquentés). Les autres curiosités sont des créations artificielles : le parc à thème naturel d'Ayer Keroh, ainsi que le parc aquatique.
Rappel historique
Fondée à l’aube du XVe siècle par Parameswara, un prince venu de l’île de Sumatra, Malacca devint rapidement la principale escale sur la route des épices. Protégé par la Chine des Ming, le port attire les commerçants indiens, arabes et chinois. Lorsque son deuxième dirigeant, Iskandar Shah, décide de se convertir à l’islam et de prendre le titre de sultan, Malacca se transforme en un centre religieux diffusant l’islam dans l’archipel indonésien. Et le riche et puissant sultanat étend peu à peu son influence sur la péninsule. Mais sa position stratégique ne tarde pas à attirer la convoitise des Européens. Le rôle commercial du port décline avec Penang et Singapour, Malacca est devenu le parent pauvre.
• Trésor enfoui : Lors de leur arrivée à Malacca, les Portugais s’emparèrent des richesses du plus grand emporium de l’Orient et les embarquèrent à bord du Flor de la Mar pour les ramener au Portugal. Statues en or incrustées de pierres précieuses, vaisselle en or, cassettes de diamants, de rubis et de saphirs saisies dans le palais du sultan Ahmad reposent aujourd’hui au fond des eaux du détroit de Malacca, puisque, deux jours après son départ, le vaisseau heurta un rocher avant de sombrer avec son trésor, estimé à plusieurs milliards de dollars. Localisée en 1988 dans les eaux territoriales indonésiennes. Elle serait enfouie sous 15 m de fonds marins boueux, la rendant inaccessible.
Porta de Santiago
Un autre escalier conduit jusqu’à l’emplacement de la forteresse portugaise A’Famosa, construite par l’amiral Alfonso de Albuquerque après la prise de la ville en 1511. La Porta de Santiago et quelques pans de fortification sont les uniques traces du fort portugais qui s’étendait à l’origine sur toute la colline et abritait la totalité des édifices administratifs coloniaux, ainsi que cinq églises et un hôpital. Détruit par les Hollandais lors du siège de la ville en 1641, il fut par la suite partiellement reconstruit et agrémenté des armes de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, avant d’être à nouveau démoli par les Britanniques lors de leur arrivée. Les vestiges actuels doivent leur salut à Stamford Raffles, fondateur de Singapour qui ordonna de préserver ce qu’il restait de la forteresse. La vue sur la ville et le détroit est magnifique.
• Baba et Nyonya : Descendants des premiers immigrants chinois qui s’établirent à Malacca et épousèrent des Malaises, les Peranakan, également connus sous le nom de Baba pour les hommes et de Nyonya pour les femmes, adoptèrent certaines coutumes locales tout en gardant leur identité chinoise. Cette double influence se révèle dans leur habillement, dans leur cuisine ou dans leur langue, mélange de malais et de dialecte chinois hokkien. Riches commerçants vivant dans un luxe aux accents baroques, les Baba-Nyonya se sont également établis à Penang et à Singapour lors de la création des établissements des Détroits. Ils ont longtemps joué un rôle de premier ordre dans l’histoire du pays dans les trois villes des Détroits. Mais la modernisation rapide des deux Etats tend à faire disparaître leur identité et leurs traditions.