L’île bénie des dieux est un cas particulier en Indonésie. Hindouiste quand le reste de l’archipel est musulman, Bali a déjà une longue expérience du tourisme. Elle en a retiré une réelle prospérité, sur laquelle elle compte maintenant pour développer une industrie touristique moins ostentatoire, mieux modelée sur un profil qui doit autant à ses volcans qu’à ses plages, à ses fleurs qu’à ses rizières. Havre paradisiaque de l’archipel indonésien, Bali en est également sa première destination. Que cela ne vous rebute pas ! L'île est petite mais ne manque pas de diversité. Vous pourrez goûter à la frénésie de Kuta, au luxe de Seminyak, ou aux spectacles d'Ubud avant de partir en randonnée sur les pentes d'un volcan. D'agréables stations balnéaires comme Amed, Lovina et Pemuteran émaillent la côte, et, non loin au large, vous attend la paisible et idyllique Nusa Lembongan. Mais pour saisir l'âme de Bali, il suffit de regarder les délicates offrandes religieuses déposées un peu partout. C'est un spectacle magique. De nos jours, les superbes îles de Bali, Lombok ou le site de Borobudur attirent des foules de visiteurs, mais le tourisme de masse n'a pas atteint l'ensemble du pays. L'archipel offre, aujourd'hui encore, un terrain d'aventures unique au monde. Traditions millénaires des tribus papoues, théâtre d'ombres, artisanat multiforme, puissants volcans, récifs de corail, jungles immenses, varans insolites ...
Denpasar, le sud de Bali
Bruyante, animée, la capitale de la province de Bali ne cesse de s’étendre : c’est un carrefour inévitable au moment d’entreprendre la visite de l’île. Sous les flamboyants, embouteillage et pollution font partie du quotidien de cette cité de 400 000 habitants qui compte moins de Balinais que de Chinois, de Javanais, de Madurais et d’Australiens. On y passe sans transition des temples aux villas luxueuses, des rizières aux bâtiments administratifs et aux universités (il y a une université d’Etat et quinze universités privées à Bali). La côte sud est de loin la plus touristique de l’île, objet d’une véritable invasion qui n’a plus grand chose à voir avec la découverte du charme originel de Bali. Cependant, en s’éloignant un peu, on découvre une côte sud aux effluves magiques, aux paysages extraordinaires, avec ses jolies rizières éblouies par la lumière et ses plages magnifiques. A Bali, il faut prendre son temps, se laisser voguer, c’est là seulement que l’île dévoile tout son charme.
• Musium Negeri Propinsi Bali : Ses pavillons se trouvent au sud-est de Catur Mukha, monument des quatre points cardinaux qui surveille les démons des carrefours, et de Puputan Square, qui vit en 1906 le suicide collectif des rajas de Barung et de leurs sujets face aux Hollandais. Construit en 1910, il devint un conservatoire ethnographique en 1932, sous Walter Spies, le but étant d’éviter la fuite des œuvres d’art.
• Pura Jagadnatha : Tout proche du musée, à la fois palais et lieu saint, ce temple d’Etat, construit en 1953, est dédié plus au monothéisme qu’à l’hindouisme, indépendance et modernité obligent ! Près de l’autel, le Padma Sana (trône de lotus) en corail blanc, réservé aux dieux, repose sur une tortue et deux serpents symbolisant la création du monde. Beaucoup plus ancien, le Pura Masopahit, sur Jl. Sutomo, d’influence javanaise.
Le centre de Bali
Les fertiles pentes sud des volcans Batur et Catur descendent doucement vers la mer, se divisant en deux. Celle située entre Denpasar et Ubud est la plus touristique, chaque bourg se dévouant à une spécialité artisanale. D’Ubud vers les cratères, le décor, riche en rizières et en cours d’eau, devient très vallonné. Les routes sont sinueuses, les villages trompeusement étendus : la fréquence des cérémonies les voit décorer de penjor, poteaux de bambou ornés de parures végétales. Si ceux-ci sont chargés de sucreries devant un porche, un mariage se prépare...
• Ubud : Aujourd’hui, Ubud s’est considérablement étendue, englobant les hameaux voisins. Le développement artistique a fait de même, prenant des proportions industrielles. On ne compte plus les galeries d’art et on se perd entre les Traditionalistes de Kamasan, les Traditionalistes Expérimentalistes de Kerambitan, les Pita Maha d’Ubud et de Batuan, les Jeunes Artistes de Penestatan, les Académiciens et les Aventuriers (tels que le critique d’art AAM Djelantik a essayé de les classer). Une chose est sûre : l’œil occidental perçoit un immobilisme millénaire.