La route de Colombo à Kandy conduit au cœur géographique et culturel de l’île, où se trouvent réunis, en un triangle fabuleux, les vestiges de vingt-cinq siècles d’une civilisation et d’une histoire particulièrement riches, dont les hauts lieux ont pour noms Anuradhapura, Polonnaruva et bien sûr Kandy, la « grande cité ». Cette voie de 115 km, inaugurée en 1832, mettant fin à l’isolement farouche de la « capitale rebelle », réserve bien des surprises le long d’une route où la nature déploie toutes ses beautés : rizières en terrasses, collines recouvertes de forêts qui gagnent peu à peu en altitude, gorges profondes, plantations d’hévéas ou de cocotiers, plantes et fleurs les plus variées... Et, dans les villages, se dressent les pittoresques échoppes, des étals de fruits saisonniers aux jolies vendeuses de cajous (à Pasyala) et aux artisans de meubles en osier (à Weweldeniya)... Entre Colombo et Kandy, il faut grimper dans le train pour vivre une expérience unique avec de merveilleux paysages.
Dedigama, berceau du roi Parakramabahu Ier
C’est le lieu de naissance de Parakramabahu le Grand, au XIIe siècle. Edifié par le roi pour marquer sa mémoire, le stupa Kotavehera tire son originalité du nombre inhabituel de ses chambres funéraires : une dizaine, au lieu d’une le plus souvent. Le Danagirigala Vihara est un sanctuaire rupestre perché au sommet d’une haute colline rocheuse. Ses peintures ornementales, en particulier des arbres splendides sur fond rouge, permettent de faire connaissance avec les peintures murales de l’école kandyenne (XVIIIe siècle). Un peu au nord, le Dodantale Vihara, vieux temple au toit de tuiles malheureusement en péril, comporte une effigie du dernier roi de Kandy. A la sortie de Mawanella, près du pont, au bord de la route, se dresse un monument de pierre. Il rappelle l’histoire aventureuse d’un héros populaire, Saradiel d’Utuwankanda. Cet intrépide personnage naquit en 1835 dans une famille modeste de la région. Jeune homme plein d’ardeur, il prit conscience de la misère des pauvres, souvent victimes de l’injustice sociale. Aussi décida-t-il de dérober l’argent aux riches pour le distribuer aux indigents.
Kandy et ses alentours
A la fois cité, région et culture, Kandy, dont le nom signifie « montagne », résume tout ce que peut avoir d’attachant, par la beauté naturelle de ses paysages et la richesse artistique de son passé, le splendide « royaume des collines ». Le royaume de Kandy fut l’héritier direct des royaumes d’Anuradhapura et de Polonnaruva. Dans les alentours, ne manquez pas la visite des jardins botaniques qui embaument d’essences exotiques. Faire la route des temples de la région de Kandy est enfin un bon moyen de découvrir la région montagneuse
• Mahanuwara, la grande cité : Bâtie à une altitude de 488 m, au creux de montagnes escarpées, la ville de Kandy, toujours appelée Mahanuwara ou Nuwara par les Cinghalais, fut la capitale du royaume kandyen et le siège du pouvoir du cent soixante-cinquième et dernier roi de Ceylan, ayant résisté aux assauts des colonisateurs portugais, hollandais et anglais pendant plus de trois siècles.Si l’année 1815 marque la fin d’une époque glorieuse, la « grande cité » n’en reste pas moins, de nos jours encore, la capitale historique et culturelle du Sri Lanka.
• La dent sacrée : La relique de la dent du Bouddha a été l’objet d’une grande vénération depuis son arrivée dans l’île au IVe siècle. Selon la légende, elle aurait été apportée par un couple royal indien, le prince Dantada et son épouse Hemamala, dissimulée dans la chevelure de la princesse. La croyance en sa valeur symbolique de légitimité du pouvoir semble dater de la période de Polonnaruva, au début du XIIe siècle, et s’est maintenue durant le royaume de Kandy et après sa chute. Cela explique que l’on trouve des vestiges de temples dans différents lieux.
• Temple of the Tooth : Le temple de la Dent, ou Dalada Maligawa, constitue le haut lieu du bouddhisme, non seulement pour le Sri Lanka, mais aussi pour de nombreux pèlerins venus du monde entier. A l’origine, il faisait partie d’un grand complexe architectural qui comprenait la résidence des souverains kandyens. Plusieurs fois l’objet de constructions, aux XVIIe et XVIIIe siècles, il fut complété par le dernier roi d’un pavillon octogonal (pattirippuva), aujourd’hui devenu bibliothèque. C’est de ce pavillon que le roi assistait aux festivités se déroulant au parvis du temple.