Noces avec la nature que ce voyage au cœur des terres montagneuses du centre et du sud, menant du royaume du thé à celui de la pierre précieuse, dans un paysage impressionnant où toutes les gammes du vert s’harmonisent. La route directe qui, venant de Kandy, traverse l’ancienne capitale Gampola permet de rejoindre Nuwara Eliya, à 1 884 m d’altitude, après un parcours de 77 km au milieu des plantations de thé et des cascades. La montée vers le col de Ramboda et la découverte d’usines de thé qui sont aussi d’agréables lieux de dégustation, en particulier celle de Labookellie (au kilomètre 66), comptent parmi les moments privilégiés de cette ascension. Le Sri Lanka porte bien son surnom « d’Ile Resplendissante » et offre des images d’une grande beauté. Les thés du Sri Lanka proviennent de six régions de production, au sud.
Les Hautes Terres
Une autre voie vers Nuwara Eliya, moins fréquentée, permet de visiter le Hanguranketa Raja Maha Vihara. Autrefois résidence royale où séjournaient régulièrement les souverains kandyens, le palais fut entièrement détruit par la rébellion de 1818. Un sanctuaire y fut édifié vers 1830 avec les vestiges du bâtiment, et l’on peut admirer des peintures illustrant les vies antérieures du Bouddha (Jataka), et l’histoire de Vijaya.
• Hakgala Gardens (jardins de Hakgala) : Au pied de la montagne Hakgala, le jardin botanique, si l’on en croit la légende rapportée dans l’épopée du Ramayana, fut le jardin de plaisir du roi du Sri Lanka Ravana. Ouvert en 1860 comme centre de production de quinine, utilisée dans le traitement du paludisme, il se transforma ensuite, sous l’impulsion de William Nock et de ses descendants, en jardin d’expérimentation pour l’acclimatation en milieu tropical de plantes originaires de zones tempérées. Un superbe jardin de roses à admirer en mars et avril et fougères.
• Horton Plains National Park : Autrefois dénommées Mahaeliya, elles furent baptisées Horton Plains, du nom de sir Robert Horton, gouverneur britannique de 1831 à 1837. Ce parc national de plus de 3 000 hectares constitue un exceptionnel écosystème subtropical, d’une température moyenne de 15o. Les Horton Plains accueillent 52 espèces endémiques d’oiseaux et 11 espèces de migrateurs, parmi lesquelles l'aigle-faucon. C’est aussi un paradis pour les papillons. Le seul parc national où les visiteurs ont la possibilité de parcourir librement les sentiers.
Aux frontières des plaines de l’est et du sud
Après avoir traversé les villes pittoresques de Keppetipola et Welimada, bordées de champs de légumes méticuleusement cultivés, la cité de Badulla, limite de la région montagneuse avant les plaines de l’est, peut servir de base pour de passionnantes découvertes. A la différence des autres villes des montagnes, la capitale de la province d’Uva fut annexée par les Portugais, qui ne trouvèrent rien de mieux que de l’incendier...
• Les « exploits » du major Thomas William Rogers : Une brève visite à l’église Saint-Marc de Badulla, où est fixée une plaque commémorative, permet permet d’évoquer la mémoire du major Thomas W.Rogers... et celle des 1 400 éléphants et plus qui tombèrent sous le feu de son fusil. Mais la vengeance ne devait pas tarder à se manifester. Ayant bien des fois échappée à la charge de ses victimes, c’est en 1845, lors d’un violent orage qui obscurcissait Haputale, le major trouva la mort, foudroyé à l’âge de quarante et un ans. Sa pierre tombale, aujourd’hui fracassée.
Ratnapura, au royaume de la pierre précieuse
Dans un cadre merveilleux, la ville de Ratnapura se consacre à l’industrie de la pierre précieuse. Son histoire se perd dans les brumes du passé et des légendes. Ne dit-on pas que le roi Salomon courtisa la reine de Saba grâce à un splendide rubis de Ratnapura ? Le grand voyageur Marco Polo ne parlait-il pas, lui, d’un rubis de la taille d’un bras qui ornait le Ruvanvalisaya Dagoba à Anuradhapura ? Les pierres légendaires, comme le saphir bleu « Blue Belle » scintillant sur la couronne britannique et le saphir étoilé, improprement appelé « Star of India », viennent des mines du Sri Lanka. On en dénombre plus de 25 variétés - saphir et rubis, œil-de-chat, grenat et topaze, tourmaline... dont on a plaisir à répéter les noms cinghalais tant ils sont mélodieux nila, ratha ou vairodi... Le plus important gisement de saphirs du monde. L’extraction est traditionnelle.