Flèches scintillantes du Palais royal, moines en robe safran, emplacement privilégié au bord du Mékong, Phnom Penh reste l'un des joyaux souvent méconnus de l'Asie. C'est aussi une cité en plein essor, et l'arrivée d'investisseurs étrangers contribue à changer l'allure, voire le caractère, de cette capitale classique. Pauvreté absolue et richesse extrême, charme et chaos, cette ville fascinante se tient au croisement du passé et du présent du continent. Phnom Penh peut mettre vos sens à rude épreuve. Motos, voitures et vélos circulent à contresens sans se soucier des piétons, des odeurs âcres émanent des échoppes et des marchés, et la ville s'éveille dès 6h à grands renforts de klaxons, de pétarades et de tous les bruits de la vie quotidienne. Cela fait partie de l'enchantement : Phnom Penh n'est pas une métropole moderne.
Phnom Penh, la ville
La première découverte de Phnom Penh est toujours un choc pour l’Occidental(e) en visite au Cambodge. Dans la touffeur du climat tropical, la ville semble condenser toutes les images qu’on associe depuis toujours à cette partie de l’Asie. Poussière en suspension dans la lumière blanche, agitation proliférant d’une population sans cesse en mouvement, nuées ininterrompues de deux-roues, vacarme des hommes...
• Mille petits métiers : Alors, pour prendre pleinement la mesure de cette atmosphère unique, il faut cheminer - à pied sur les petites distances ou, pour aller plus loin, à vélo ou à l’arrière de l’une de ces « motos doub’ » qui servent ici de taxis urbains - au hasard de ce formidable spectacle permanent qu’est la rue de Phnom Penh. Amoncellement de marchandises hétéroclites devant les échoppes des commerçants chinois ou vietnamiens, fumée des braseros installés sur un coin de trottoir, va-et-vient des mille petits métiers qui pullulent en ville réparateur de vélos...
• Cyclos et « motos doub’ » : Phnom Penh est l’une des dernières villes du Sud-Est asiatique où les cyclo-pousses traditionnels sont encore en activité. Le sort de leurs conducteurs, population souvent très pauvre qui vit dans la rue et gagne une misère pour un travail harassant, n’est guère enviable. Ils tendent à être progressivement remplacés par les motos doub’ (pour « double »), heureux possesseurs d’un deux-roues motorisé - parfois à peine moins pauvres que les précédents... qui, à la manière d’un taxi, embarquent pour un trajet donné un, deux, voire trois passagers.
S'orienter dans Phnom Penh
Etirée sur une bonne vingtaine de kilomètres du nord au sud en lisière du fleuve Mékong et de la rivière Tonlé Sap, la capitale cambodgienne affecte grossièrement une forme « patatoïde » excepté dans la partie sud, plus rétrécie. Son réseau routier est structuré à la manière d’une toile d’araignée, avec de longues avenues rectilignes comme axes principaux, reliées entre elles par de très nombreuses petites rues...
• Palais Royal : Le palais royal a « survécu » à la période khmère rouge, ceux-ci ayant toutefois pris soin de piller bon nombre des objets qu’il contenait. Bien que le palais ne se visite pas, il faut au moins jeter un œil, de l’extérieur, à cet imposant et superbe bâtiment de couleur jaune (la couleur royale), qui reste aujourd’hui encore le lieu de résidence officielle du roi. Un énorme portrait du souverain est d’ailleurs installé en façade. Le palais a été construit par les Français au XIXe siècle, entre 1866 et 1870, dans un style à la lettre l’architecture des pagodes khmères.
• Pagode d'argent : La pagode d’Argent est contiguë au palais royal, mais on y accède par une entrée séparée. Elle date originellement de la fin du XIXe siècle, mais a fait l’objet d’une restauration au début des années 60. Desservie par un escalier de marbre, la pagode proprement dite doit son nom aux carreaux d’argent (il y en a 5 000, dit-on, d’environ un kilo chacun) qui tapissent son sol. Elle abrite en son centre un grand bouddha d’émeraude en cristal de Baccarat, ainsi qu’un bouddha d’or du début du XXe siècle, plus petit, décoré de près de 10 000 diamants.
• Musée national : Installé dans un beau et vaste bâtiment de couleur rouge sombre édifié au début du XXe siècle dans un style khmer classique, ce musée (parfois appelé musée des Beaux-Arts car il héberge dans ses dépendances une école des beaux-arts) est essentiellement dédié à l’art khmer classique, d’inspiration religieuse. Il abrite encore des collections magnifiques, avec un ensemble de statues angkorienne.