Entre les deux chaînes de la Sierra Madre, l'occidentale et l'orientale, s'étendent les terres basses du Bajío pas si basses que cela, en fait l'altitude moyenne de cette "cuvette" étant environ de 1 500 m. Aussi, même du point de vue topographique, El Bajío mérite- t'il bien son nom du grenier du Mexique. Le paysage urbain du Nord de la capitale mexicaine se structure autour de deux types de villes : celles dont la richesse reposait sur l'exploitation minière, et celles qui se sont distinguées grâce à la fécondité de la terre (création d'haciendas) et à l'abondance de main-d’œuvre dans les relais routiers situés sur les axes principaux. Officiellement, la région se compose des Etats de Querétaro et de Guanajuato. Dans l'optique touristique qui est la nôtre, nous nous sommes permis de lui adjoindre ceux de Zacatecas, d'Aguascalientes et de San Luis Potosí : le Bajío du Nord. Ces cinq états sont le plus bel ornement du Mexique : cinq perles de la couronne de la Nouvelle Espagne, cinq "conservatoires" du passé colonial mexicain. Cœur du Mexique colonial, la superficie de ces cinq états occupe un espace de 181 000 km2 soit le tiers de la France. Les lieux tels que le Centre Historique de Zacatecas, la Zone de monuments historiques de Querétaro.
Querétaro
Capitale dynamique de l’Etat du même nom, Querétaro devint dès 1531 une ville-étape stratégique entre Mexico et les villes minières du Nord. De la guerre d’Indépendance à la mort de Maximilien 1er, en passant par la rédaction de la Constitution mexicaine au sein du Téatro de la República, Querétaro peut s’enorgueillir d’un destin national. Circonscrit à une dizaine de rues piétonnes dallées à l’ancienne, le centre historique a conservé une sage atmosphère embourgeoisée, avec ses vieilles demeures coloniales crépies d’ocre et d’orange, ses délicieuses fontaines baroques, ses placettes arborées et ses églises aux ravissants clochers de tuiles émaillées. Casa de la Corregidor, c et élégant palais du XVIIIe siècle fut l’ancienne maison de Josefa Ortíz de Dominguez, la Corregidora (épouse du prévôt des marchands), l’une des instigatrices de l’insurrection contre la Nouvelle-Espagne. Grâce à elle, les conjurés purent échapper à leur arrestation à la guerre d’Indépendance de 1810.
San Miguel de Allende
Avec ses artistes américains, ses écoles d’art et de langues, ses luxueuses auberges et ses boutiques d’antiquités, San Miguel de Allende a sans doute perdu une part d’authenticité, sacrifiée sur l’autel du tourisme. Les gringos n’ont pourtant pas altéré la beauté originelle de celle qui attira tant d’artistes bohèmes à partir des années 1940, du muraliste Siqueiros à l’écrivain Jack Kerouac. Ce bijou colonial demeure une des plus charmantes étapes d’un voyage au Mexique, avec ses maisonnettes colorées à flanc de collines, surplombant l’immense plaine du Bajío. Pour ne rien gâcher, la production de ses galeries artisanales est souvent de qualité et de bon goût. La Plaza de Allende, la place principale de San Miguel, dénommée aussi Sur le côté sud, le museo Allende jouxte l’église paroissiale La Parroquia, de style néo-gothique, plutôt rare au Mexique. D’élégantes demeures aristocratiques du XVIIIe siècle, dont la baroquissime casa del Mayorazgo del Canal, se dressent à l’ouest.
Zacatecas
Avant-poste septentrional de la colonisation espagnole, dernière halte avant les grands espaces désertiques du Nord, Zacatecas a conservé un cachet colonial authentique, avec ses maisons blanches et ses somptueux palais de pierre ocre. Les filons d’argent, déjà exploités par les Indiens Zacatecos, attirèrent les Espagnols dès 1546, qui en firent la première cité argentifère de Nouvelle-Espagne. En 1914, la ville fut le théâtre d’âpres combats entre l’armée révolutionnaire de Villa et les troupes du dictateur Huerta, dont la défaite précipita la chute. La cathédrale, construite entre 1612 et 1752, la cathédrale devait refléter la prospérité de Zacatecas. Le foisonnement churrigueresque atteint son paroxysme dans la façade et les tours. Suite aux pillages successifs, l’intérieur n’a gardé que des fragments d’une décoration autrefois riche. Le Museo Pedro Coronel, entre l'église Santo Domingo et l’ancien couvent jésuite, le musée Pedro Coronel présente la collection de ce peintre zacatèque