À l'est d'Alger, au-delà des massifs de la Grande Kabylie, se déploie une contrée riche en beautés naturelles et chargée d'histoire. Sur la côte déchiquetée aux collines et promontoires couverts de pinèdes s'égrène une série de ports naturels et de plages relativement vierges pour un littoral méditerranéen. Vers la frontière tunisienne, le relief escarpé cède la place à des terres agricoles vallonnées où serpentent des rivières. C'est cette combinaison de mouillages propices, d'eau abondante et de sols fertiles qui attira à la suite Berbères, Phéniciens, Numides, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Espagnols, Turcs ottomans et Français. Les traces qu'ils laissèrent derrière eux, en particulier les vestiges numides et romains de Timgad et Djemila, constituent le principal attrait du Nord-Est. La région abrite certaines des villes les plus intéressantes du pays et de splendides paysages. Ainsi, ne manquez pas Constantine, perchée au-dessus d'une gorge traversée par des ponts vertigineux. La côte découpée autour d'Annaba alterne les falaises boisées plongeant dans la mer et les petites criques de sable fin .À Sétif, Guelma, l'activité touristique se résume aux Algériens émigrés qui reviennent l'été ; en dehors de cette période, vous aurez les hôtels vides.
Sétif
Derrière cette ville moderne et d'apparence plutôt banale se cachent les vestiges de l'ancienne Sitifis. Au Ier siècle, cette colonie romaine fut fondée par l'empereur Nerva pour y loger les vétérans de l'armée. Elle s'agrandit et finit par devenir, à la fin du IIIe siècle, la capitale de la province de Maurétanie sitifienne. Aujourd'hui, Sétif conserve encore les traces de son passé, disséminées en plusieurs endroits de la ville. A quelques encablures de la place de l'Indépendance, on retrouve les restes de l'ancien temple romain et les remparts élevés par les Byzantins. Le jardin d'Emir Abd el-Kader (ex-Jardin d'Orléans) sert de musée en plein air à de nombreux chapiteaux, colonnes, stèles et bas-reliefs. Un peu plus loin, les fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour deux basiliques, un ancien quartier d'habitation et quelques thermes. Le musée de Sétif renferme des pièces archéologiques réparties en plusieurs périodes. On y trouve aussi des éléments provenant de la Kalaa des Benni Hammad.
Constantine
Perchée sur un plateau rocheux que les gorges du Rhummel séparent en deux, la capitale de l'Est algérien donne le vertige. Véritable nid d'aigle, Constantine est cernée de falaises abruptes. D'énormes travaux et la réalisation d'une série de ponts suspendus ont été nécessaires pour agrandir le site et lui permettre de s'étendre. Sous l'Antiquité, elle était connue sous le nom de Cirta, capitale du royaume numide de Massinissa. Ruinée par une insurrection en 311, elle fut reconstruite par l'empereur romain Constantin dont elle prit le nom. Tout au long de l'époque médiévale, les dynasties musulmanes ne cessèrent de se la disputer. Sous la régence ottomane, elle rivalisa avec Alger et finit même par devenir une cité indépendante. On observe avec intérêt les dinandiers exerçant leur art ou bien les couturiers confectionnant des robes en velours brodées de fil d'or que les Constantinoises portent les soirs de fête. Juste avant le pont d'El-Kantara, se dresse la Grande Mosquée.
Annaba et sa région
Quatrième ville du pays, Annaba jouit d'une situation géographique privilégiée. Blottie au fond d'une baie protégée par le cap de Garde et le massif de l'Edough, elle profite d'un arrière-pays bien pourvu en ressources agricoles, forestières et minières. Les navigateurs phéniciens y fondèrent au XIe siècle av. J.-C. Hippo Regius, que les Romains rebaptisèrent plus tard Hippone. La cité fut un grand foyer du christianisme en Afrique du Nord, et eut pour évêque saint Augustin. Après un long déclin, elle se déplaça de quelques kilomètres pour occuper son site actuel et se fit appeler tour à tour Balad-al-Unnâb (« le pays des jujubiers »), Annaba, puis Bône par les Français. Aujourd'hui, elle reste pour ses habitants « Annaba la Coquette », la capitale d'une région très accueillante où les centres d'intérêts ne manquent pas. Les Algériens sont de grands adeptes du thermalisme. Le nord du pays compte en effet de nombreuses sources où l'eau jaillit du sol à des températures parfois bouillantes.