A quelques pas de la frontière marocaine et des côtes espagnoles, le Nord-Ouest de l'Algérie a longtemps bénéficié des influences culturelles de ses voisins. Les Maures ont apporté à Tlemcen l'art, la musique et les sciences andalouses, tandis qu'Oran a hérité de la douceur de vivre espagnole. Entre ces deux villes, on découvrira une côte sauvage et un arrière pays réputé pour la qualité de ses fruits et de son vignoble. Dans les premières lignes de La Peste, Albert Camus n'a pas laissé une image des plus positives d'Oran. L'écrivain nous l'a dépeinte en des termes assez durs et lui reproche d'être « une ville fermée » qui « tourne le dos à la mer ». Du haut de son plateau rocheux, elle contemple avec un peu de frustration la baie de Mers-el-Kébir qu'elle ne parvient jamais réellement à approcher. Les accès à la mer sont limités et il faut parcourir plusieurs kilomètres en longeant la corniche avant de pouvoir profiter des premières plages. Oran s'accroît à un rythme démesuré et oublie au passage de régler l'éternel problème du logement et de l'alimentation en eau. En dehors d'Oran, la vie s'écoule lentement, et les visiteurs étrangers se font rares. Les plus beaux sites touristiques se trouvent à Tlemcen, dans la ville même et sur les hauteurs qui l'entourent. La côte entre Oran et la frontière marocaine est jalonnée de plages, dont certaines figurent parmi les plus sauvages de la Méditerranée, formant de belles criques et de grands rubans de sable. D'importants projets immobiliers sont à l'étude afin d'y attirer un plus grand nombre de visiteurs.
Rappel historique
La fondation de la ville, en 903, est attribuée à des marins andalous. Au début du XVIe siècle, ce sont les Espagnols catholiques qui s'y installent. L'occupation de la baie dura près de trois siècles et ne prit fin qu'en 1792. Oran devient alors turque, puis française en 1831. A l'image d'Alger, elle se dote d'une gare, d'un port et de quartiers modernes. La ville, qui accueille une forte immigration espagnole, devient la seule métropole de la colonie à compter plus d'Européens que de musulmans. Après une fin de guerre particulièrement sanglante, Oran se dépeuple de 300 000 personnes, mais poursuit néanmoins son développement. Centre industriel et commercial très important, elle demeure la deuxième ville du pays et la capitale économique de l'ouest. Mais Wahran el-Bahia (« Oran la Radieuse ») n'est pas une ville que l'on peut ignorer pour autant ! Elle abrite en son cœur de nombreux monuments espagnols, turcs ou français, témoignant d'une histoire riche et tumultueuse. On se laisse séduire par la bonhomie et la joie de vivre de ses habitants. Les Oranais (ou « Houaris ») cultivent une certaine tolérance et une liberté que l'on ne retrouve nulle part ailleurs en Algérie. Capitale du raï, Oran reste la ville festive par excellence. Le temps d'une visite, le touriste mettra donc Camus de côté et se laissera charmer par cette cité où les influences espagnoles et méditerranéennes sont encore bien présentes.
La vieille ville
Oran est située au bord de la Rive-Sud du bassin méditerranéen, au nord-ouest de l'Algérie. La ville offre un point idéal pour admirer l'ensemble de la région offrant un magnifique paysage : des montagnes, des collines crayeuses, des falaises, des profonds canyons et des lits de rivière. Oran est aussi une ville ou la culture s'est considérablement développée. Elle est principalement la capitale de la musique Raï mêlant traditions et modernisme qui la représente à travers le monde. En effet, Oran est connue pour être la ville où la musique Rai a pris racines. Presque tous les grands chanteurs (Khaled, Cheb Mami) sont d'Oran. La balade dans le centre-ville d'Oran propose de multiples curiosités, à commencer par la découverte d'un patrimoine historique remarquable. Les souks permettent de faire quelques emplettes colorées. La balade sur le front de mer est indispensable : ce dernier fut aménagé sur le modèle de la balade des Anglais de Nice ! Edifiée sous l'occupation espagnole, la vieille Casbah d'Oran est aujourd'hui dans un triste état de délabrement. De nombreuses maisons, où s'entassent plusieurs familles, menacent de s'effondrer à la moindre secousse. A la Casbah d'Alger, quelques associations tentent d'assainir les ruelles et de rénover les plus vieilles habitations.