Le Nord-Est de l'Algérie est une terre de contrastes où les paysages changent à chaque détour. Montagnes, forêts, corniches, longues plages de sable fin, vallées, gorges, steppes et palmeraies se partagent un territoire qui s'étend de la Kabylie à la frontière tunisienne et, du nord au sud, de la côte méditerranéenne aux portes du Sahara. Les vestiges romains, chrétiens, arabes, turcs ou français complètent le tableau d'une région très attrayante qui parvient à combler tous les souhaits du voyageur. Au Nord-Est de l'Algérie, la région historique de Kabylie est le pays des tribus (Kabylie vient de l'arabe Qabaîl qui veut dire tribus). Région emblématique de l'Algérie, la Kabylie offre des paysages d'une splendeur unique. Elle porte également le surnom de « pays des montagnes » et est le foyer d'une population berbère... les Kabyles. Connus pour leur artisanat local.
Tizi-Ouzou et la Grande Kabylie
La capitale de la Grande Kabylie doit son joli nom (« col des genêts ») aux arbrisseaux à fleurs jaunes qui embellissent les champs voisins au printemps. Malheureusement, la ville en elle-même offre un intérêt touristique plutôt limité. En proie au chômage et aux difficultés sociales, Tizi-Ouzou a souvent été au cœur de la lutte, pacifique ou violente, contre le pouvoir algérien. Il suffit en revanche de dépasser l'agglomération de quelques kilomètres seulement, vers l'est ou le sud, pour découvrir les premières pentes verdoyantes du Djurdjura et pénétrer dans la Kabylie profonde. Adossés sur les flancs d'une colline ou bien nichés sur les crêtes d'une petite montagne, les villages kabyles constituent l'un des aspects les plus pittoresques de la région. Les plus petits se composent d'une douzaine de maisons, bâties sans fantaisie avec des matériaux simples (terre, briques, parpaings, tuiles). Chacune d'elle dispose d'une petite parcelle, séparée par une clôture naturelle de cactus, d'oliviers ou de caroubiers. La vie locale du village est gérée par la tribu qui l'occupe. Les hommes adultes se réunissent lors d'assemblées...
Béjaïa et ses environs
Située sur l'extrémité occidentale de son golfe, Béjaïa occupe une position stratégique qui fut régulièrement convoitée. Le site fut tour à tour occupé par les marchands phéniciens, les Romains, la dynastie des Hammadides, qui en firent une capitale rayonnante du XIe au XIIe siècle, les Almohades, puis par les Espagnols et les Turcs, qui se la disputèrent tout au long du XVIe siècle. Les Français, qui y pénétrèrent en 1833, la baptisèrent « Bougie », car elle était restée réputée pour sa production de chandelles en cire d'abeilles, ou « chandelles de Bougie ». Le « balcon » du pic des Singes offre une très jolie vue sur la côte. Le sommet du massif, qui culmine à 670 m d'altitude, est couronné par le fort Gouraya. Cet ouvrage défensif espagnol accueille de nombreux visiteurs ; par temps clair, le panorama sur le golfe, le cap Carbon, la côte et l'arrière-pays y est tout simplement unique. Au retour, il faut saluer le marabout de Sidi Touati. Le premier, les Aïguades, est un ensemble de très belles criques encadré de deux promontoires rocheux. Ce site, dont la forme rappelle celui d'une anse, est aussi appelé « l'anse des Aïguades ».
La corniche jijelienne
Sur la partie orientale du golfe de Béjaïa, à l'ouest de Jijel. C'est sans aucun doute le plus beau morceau de la côte algérienne. Sur près de 40 km, la côte se découpe en une succession de caps, falaises, promontoires et presqu'îles. A certains endroits, les versants montagneux semblent s'arracher du massif des Babors pour dévaler à pic et s'offrir une baignade dans la Grande Bleue. Accrochée à la paroi rocheuse, une longue route en corniche permet aux automobilistes d'admirer ce fabuleux paysage. L'aménagement des tunnels a permis de découvrir un certain nombre de cavernes calcaires. A une trentaine de kilomètres de Jijel, ouverte sur la mer, les Grottes merveilleuses regorgent de stalactites et de stalagmites en plein processus de calcification. La vieille ville a disparu, mais quelques constructions datant de l'époque coloniale valent le détour, comme le fort Duquesne, juché sur un promontoire rocheux à l'est de la ville, ou encore le Grand Phare (entrée libre), situé tout au bout d'une petite presqu'île. Entouré de jardins en terrasses, ce sémaphore construit en 1867 offre un lieu de balade pour profiter du paysage côtier.