Encore peu touristique, l’itinéraire Saint-Louis-Richard-Toll-Matam-Bakel-Kidira épouse tout le cours moyen du fleuve Sénégal qui forme une frontière avec la Mauritanie et emprunte tout du long la N2. Fort longue, cette incursion dans les terres est facile jusqu’à Matam, puis rendue compliquée par le mauvais état des routes autour de Bakel. Elle demande donc du temps, surtout pour rejoindre ensuite le Sénégal oriental en passant par Tambacounda. Cet itinéraire traverse d’abord l’ancien royaume wolof du Walo (qui dépendait de l’empire djolof et couvrait toute la basse vallée du fleuve de l’Atlantique à Podor), puis pénètre sur le territoire des anciens royaumes toucouleurs (Founta-Toro). Richard-Toll (le jardin de Richard) se situe à une centaine de kilomètres au nord-est de Saint-Louis. Autrefois siège de l’administration coloniale, c’est aujourd’hui un centre industriel de premier plan, vivant au rythme de la production sucrière et rizicole. Le Lac de Guiers, qui alimente Dakar en eau potable.
La vallée du Sénégal
Aujourd’hui, la mise en valeur de la vallée du Sénégal par la construction de barrages (Diama) et l’aménagement de grands périmètres de terrains irrigués permet un développement de l’agriculture (riz, canne à sucre, mil, sorgho, tomate,...) et de l’élevage. Quitter Saint-Louis par le pont Faidherbe et traverser le quartier de Sor, sur la terre ferme. La N2, qui longe l’aéroport et l’université de Saint-Louis, mène à Richard-Toll (95 km) en suivant le cours du Lampsar, un des bras du fleuve Sénégal. Déjà voué à la riziculture, tout le delta du fleuve, qui appartenait au royaume du Walo, va encore accroître ses surfaces cultivables grâce au nouveau barrage de Diama. Au XIXe siècle, des petits barrages ont été construits.
• Jardin de Richard : Richard-Toll, le « jardin de Richard », garde le souvenir de cet agronome qui sous les ordres du baron Roger fut le premier à mettre en valeur la région. Au sud de Richard-Toll, la Compagnie sucrière sénégalaise a pu aménager d’immenses plantations de cannes à sucre entre le fleuve et le lac de Guiers grâce à des systèmes d’irrigation permettant de lessiver les sols pour en éliminer le sel. Elle emprunte de l’eau douce dans le lac qui joue un rôle essentiel dans la régulation du cours du fleuve Sénégal avec lequel il communique par des canaux.
Le Sénégal oriental
Touristiquement parlant, la Casamance, et en particulier la Basse Casamance, constitue certainement le joyau du Sénégal. Elle possède tous les ingrédients d’un tourisme réussi : belles plages sans barre, climat agréable en toutes saisons, grandes forêts où poussent fromagers, manguiers, cocotiers et palmiers à huile, innombrables bras du fleuve Casamance et les bolons qui évoquent les bayous de la Louisiane et offrent un sanctuaire à une faune très riche. De surcroît sa mosaïque de populations ayant réussi à sauvegarder l’authenticité de leurs traditions contre les assauts de la modernité a été et demeure un champ d’investigations privilégié pour sociologues, philosophes, historiens, etc…
• Au centre artisanal : Au centre artisanal se trouve également la coordination du tourisme intégré, expérience originale qui permet à des petits groupes de touristes d’être hébergés dans d’authentiques cases diolas construites en brousse près des villages et dans des sites particulièrement beaux : grandes forêts, bords de mer ou de fleuves, etc. Les chambres, dans des cases à impluvium ou à étages typiques, sont louées pour des sommes très modiques. Elles offrent aussi des repas et proposent des promenades en pirogue sur les bolons...
Sur la route d’Oussouye
Animistes pour la plupart, les Diolas vivent dans de petits villages souvent très isolés dans les marais et la forêt, ce qui leur a toujours donné l’idée et le goût d’être autonomes et souverains sur leur territoire. Pratiquant le culte des ancêtres et des « békins » (forces surnaturelles), les Diolas organisent de nombreuses fêtes. Lors de leur initiation, les jeunes gens font retraite dans le bois sacré puis sont attendus par la foule en liesse des parents et amis, habillés de tenues chatoyantes, au milieu d’un extraordinaire charivari de détonations produites par les antiques fusils de traite. L’itinéraire se poursuit par la route d’Oussouye jusqu’au beau village d’Enampok dont les cases sont construites avec des impluviums.