L’île de Maio présente des similitudes avec l’île sœur de Boa Vista : paysages désertiques, superbes plages de sable blanc, mœurs paisibles… Mais la petite enclave de Maio bénéficie d’une géologie plus adaptée à la conservation de l’eau. Puits, digues et pompes solaires ont permis un reboisement significatif. La modeste ville principale de Vila do Porto Ingles distille une douceur de vivre qui, paradoxalement, n’a pas encore trop encouragé le tourisme. Mais les investisseurs font aujourd’hui des projets. On en profitera donc pour jouir des calmes délices de ce petit bout de paradis sur mer qui abriteune population dynamique, ouverte aux expériences. La ville de São Filipe, capitale de Fogo, est l’une des villes les plus anciennes du Cap-Vert. Construite sur une falaise, São Filipe se dresse face à la mer, avec une plage de sable noir. On peut y voir de sublimes maisons coloniales, les sobrados, héritage de l’aristocratie portugaise. Étant une ville très peuplée et chaleureuse, la Festa de São Filipe...
Vila do Maio
Vila do Maio, également appelée Vila do Porto Inglés, rappelle qu’au XVIIe siècle, lorsque les Anglais décident d’exploiter le sel, l’île entre dans l’histoire. Une centaine de vaisseaux mouillent annuellement dans le port. L’essor de Maio sera vite limité et l’île restera en marge de Boa Vista, mais les insulaires se sont forgés un tempérament curieux et volontaire qui les aide à affronter le présent. L’imposante église, la Igreja Matriz, de style baroque portugais, trône sur une place fleurie. L’hospitalité est une tradition puisque jadis les visiteurs se voyaient offrir un fromage local.
• Un système de coopératives : Depuis le XVIIe siècle, Maio a bénéficié d’un certain essor économique notamment grâce à ses salines. Cette petite île peu peuplée abrite une communauté active tournée vers l’avenir et qui repose sur un système de coopératives très efficace. On continue ainsi à exploiter le plâtre et on a réhabilité la poterie à Morro. A Maio, plus de 50 % des besoins en eau sont fournis par des éoliennes, lesquelles permettent à l’île de posséder une aire forestière constituée d’acacias qui alimentent une unité de fabrication de charbon de bois.
• Partie ouest : Situé dans une jolie baie, Calheta est le berceau de la pêche traditionnelle : poissons, coquillages, poulpes et langoustes. Deux belles plages invitent au farniente. A l’horizon, la tache verte des acacias americana, très résistants, apparaît comme un mirage. Cette forêt de 16 km2 est la plus grande de l’archipel. En remontant, on aperçoit autour de Morrinho des moutons importés du Niger, d’une espèce adaptée à un climat très sec. Les anciennes salines, les terras salgadas (« terres salées ») montrent leurs craquelures et les dunes apparaissent.
Ile de Fogo
Vigie redoutée du Cap-Vert, l’île de Fogo est quasiment visible dans tout l’archipel par temps clair grâce à son volcan très actif qui culmine à 2 829 m. Autour du cône, des paysages dantesques émerveillent ou suscitent une sourde inquiétude. Le clan des Montrond de Cha das Caldeiras, la seule communauté au monde à vivre dans un cratère en activité, cultive un fatalisme serein et une belle joie de vivre : le volcan attire les nuages et la pluie salvatrice. Fogo n’est pas une destination balnéaire idéale mais le littoral découpé offre de beaux paysages.
• Une divinité protectrice et destructrice : Fogo suscite un double sentiment d’attirance et de répulsion. Pour certains, le volcan est une sorte de divinité à deux faces : l’une, positive, symbolise la fertilité, l’autre, négative, exprime le destin menaçant. Une dizaine d’éruptions ont secoué l’île et lors de la plus violente, en 1785, l’explosion envoya des projections à 150 km. Des insulaires rejoignirent alors l’île de Brava ou se décidèrent à faire le grand saut en Amérique. Tout le monde admet que cette énergie tellurique a une influence sur le tempérament des habitants de Fogo.
• La dramaturgie du Fogo : La dramaturgie du Fogo est adoucie par le clan des Montrond qui, loin de se poser en victime expiatoire, profite des bienfaits du volcan. L’éruption brutale de 1951 n’a causé aucune perte humaine, pas plus que celle de 1996, très médiatisée grâce à une suite de hasards heureux : la double présence sur l’île d’une équipe de la télévision nationale et d’un géologue réputé qui ont permis la réalisation en direct d’un formidable spectacle relayé par les chaînes internationales. La majorité des habitants du cratère avait été évacuée.